Le procès de Sarkozy tourne au fiasco
Une avocate qui quitte le prétoire en pleurs. Un autre qui menace d’en venir aux mains. Le procès dit « des écoutes de Paul Bismuth » a été suspendu dans une ambiance lourde, mercredi soir, après un esclandre survenu entre avocats et membres du Parquet national financier. Ancien magistrat à la Cour de cassation, Gilbert Azibert était à la barre depuis plus de cinq heures quand la vice-procureure lui a posé une question qui a fait dégoupiller tous les avocats de la défense, obligeant la présidente à clore les débats en catastrophe.
Thierry Herzog attendu
Après une grosse semaine d’audience, le procès censé faire la lumière sur le pacte de corruption que Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir noué avec Gilbert Azibert (des informations sur l’affaire Bettencourt en échange d’un «coup de pouce» pour un poste à Monaco) tourne au fiasco. Dans ce dossier, seules les écoutes téléphoniques peuvent servir de preuves. Sauf que leur légalité est contestée par les avocats, qui brandissent le secret de leurs correspondances comme un étendard. Et ce n’est pas l’attitude du parquet, dont l’enquête est critiquée, qui va les faire changer d’avis. Attendu à la barre ce jeudi, Thierry Herzog, l’avocat historique de Nicolas Sarkozy, a annoncé qu’il ne répondrait pas aux questions sur le sujet. Nicolas Sarkozy a promis de s’expliquer, voulant dire «toute la vérité». Encore faut-il que le procès retrouve un peu de quiétude. Il est censé s’achever le 10 décembre. L’ancien chef de l’Etat encourt une peine de dix ans de prison.