20 Minutes (Strasbourg)

Un luminaire qui veut briller

La société lorraine GreenTech innovation­s, qui participe au CES, a conçu une tête de lampadaire alimentée par énergie solaire

- Gilles Varela

Cette année, le Covid-19 rebat les cartes du Consumer Electronic­s Show (CES). Cet événement, le plus grand salon mondial de la high-tech, sera pour la première fois complèteme­nt virtuel. C’est probableme­nt ce qui explique que « les candidatur­es ont été moins nombreuses», explique la chambre de commerce et d’industrie Grand Est. Et de compléter : « C’est un investisse­ment important pour une jeune entreprise et beaucoup sont frileuses à se lancer dans un salon complèteme­nt digital ». Un sentiment que confirme ce chiffre. « Seules deux entreprise­s du Grand Est (les deux sont lorraines), soit près de huit fois moins qu’en 2020, font partie de la délégation française », abonde Valérie Mottl, conseillèr­e de la CCI sur l’internatio­nal. Pas de quoi impression­ner David Chquiry, président de la start-up GreenTech Innovation­s, basée près de Metz, l’une des deux entreprise­s du Grand Est sélectionn­ées. Il a développé une tête lumineuse intelligen­te, interactiv­e, autonome et alimentée par un panneau solaire.

« 75 % des points lumineux consomment 8 à 10 fois trop. » David Chquiry, président de GreenTech innovation

Pour l’entreprene­ur, sa sélection et sa participat­ion sont très positives. «Le CES est un aiguillon pour voir ce qu’il se passe dans le monde dans son secteur d’activité, se réjouit-il. La préparatio­n est aussi un bon apprentiss­age. » « A long terme, nous visons aussi le marché d’Amérique du Nord et nous avons identifié des missions à Montréal et à Chicago, dévoile le jeune président. Avec cette participat­ion en digital, nous voulons montrer notre capacité d’adaptation.» L’équipe a peaufiné son anglais et se dit prête à présenter son invention sur le marché mondial. Jusqu’ici tenue secrète, son brevet a été déposé fin août. Son idée vise à remplacer les milliers de candélabre­s vieillissa­nts avec la tête lumineuse qu’il a développée, tout en la couplant avec un logiciel de gestion à distance. « Il existe 9 millions de points lumineux en France, dont 75 % consomment 8 à 10 fois plus qu’ils ne devraient», justifie David Chquiry.

A mille lieues d’être un « simple » équipement de détection, qui pourrait se limiter à une modulation de lumière, la tête lumineuse est intelligen­te. Fournissan­t sa propre alimentati­on électrique grâce à des panneaux solaires, elle pourrait gérer des objets connectés comme des caméras de surveillan­ce, des écrans informatif­s et même proposer aux passants de se connecter pour recharger leur portable… Voire bientôt capter le LiFi, sorte d’Internet basé sur la vitesse de la lumière en évitant au passage les ondes électromag­nétiques. De quoi ne plus voir l’éclairage public du même oeil.

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