20 Minutes (Strasbourg)

Les parents du petit Tony jugés

Loïc Vantal comparaît à partir de ce lundi pour avoir porté les coups ayant entraîné la mort de l’enfant, la mère, pour non-dénonciati­on

- Vincent Vantighem

Le long du lit en bois. Sur le flanc de l’armoire. Sur le dossier du canapé. Au sol devant le fauteuil. Sur le seau. A côté du petit bureau. Dans les toilettes. Sur la cuvette. Dans la salle de bains. Sur le sol de l’entrée. Sur le buffet situé à gauche de la pièce à vivre. Dans l’évier aussi… Ce 26 novembre 2016, quand les policiers ont passé l’appartemen­t du petit Tony au révélateur, ils se sont rendu compte que le sang de l’enfant de 3 ans avait, en réalité, coulé presque partout. Un peu plus de quatre ans après, Loïc Vantal, le beau-père du garçonnet, va être jugé à Reims (Marne), à partir de ce lundi. Pour violences volontaire­s ayant entraîné la mort sans intention de la donner, il encourt une peine de trente ans de réclusion lors de ce procès aux assises où sera également débattue la responsabi­lité de la mère de Tony. Elle encourt une peine de cinq ans de prison pour non-dénonciati­on de crime et non-assistance à personne en danger.

La peur comme défense

Face aux enquêteurs, Caroline Létoile a expliqué que c’était par « peur » de son compagnon qu’elle n’avait pas réagi pour empêcher la mort de son enfant. « La peur ne justifie pas tout, tacle aujourd’hui Olivier Chalot, l’avocat du père et de la grand-mère paternelle de Tony. L’enquête a démontré qu’elle avait eu l’occasion de fuir avec son enfant à plusieurs reprises, mais qu’elle n’a rien fait. » Insoutenab­le, le rapport d’autopsie indique que Tony est mort d’une double rupture de la rate et du pancréas, consécutiv­e à des coups de poing portés dans l’abdomen. Mais il fait état également de nombreux hématomes et blessures caractéris­tiques de la maltraitan­ce infantile. Confrontée à ces éléments, Caroline Létoile n’a pas mis longtemps à reconnaîtr­e que son fils était devenu le « souffre-douleur » de son nouveau compagnon, qui avait emménagé avec eux quelques semaines plus tôt. Que celui-ci le battait lorsqu’il ne répondait pas aux questions ou y répondait mal.

Condamné sept fois pour des faits de violence, Loïc Vantal a d’abord nié les faits avant de reconnaîtr­e avoir porté des coups, regrettant que sa compagne ne soit pas «partie». Leur procès doit durer jusqu’à jeudi soir.

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L’enfant de 3 ans est décédé en novembre 2016, à Reims.

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