Les parents du petit Tony jugés
Loïc Vantal comparaît à partir de ce lundi pour avoir porté les coups ayant entraîné la mort de l’enfant, la mère, pour non-dénonciation
Le long du lit en bois. Sur le flanc de l’armoire. Sur le dossier du canapé. Au sol devant le fauteuil. Sur le seau. A côté du petit bureau. Dans les toilettes. Sur la cuvette. Dans la salle de bains. Sur le sol de l’entrée. Sur le buffet situé à gauche de la pièce à vivre. Dans l’évier aussi… Ce 26 novembre 2016, quand les policiers ont passé l’appartement du petit Tony au révélateur, ils se sont rendu compte que le sang de l’enfant de 3 ans avait, en réalité, coulé presque partout. Un peu plus de quatre ans après, Loïc Vantal, le beau-père du garçonnet, va être jugé à Reims (Marne), à partir de ce lundi. Pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, il encourt une peine de trente ans de réclusion lors de ce procès aux assises où sera également débattue la responsabilité de la mère de Tony. Elle encourt une peine de cinq ans de prison pour non-dénonciation de crime et non-assistance à personne en danger.
La peur comme défense
Face aux enquêteurs, Caroline Létoile a expliqué que c’était par « peur » de son compagnon qu’elle n’avait pas réagi pour empêcher la mort de son enfant. « La peur ne justifie pas tout, tacle aujourd’hui Olivier Chalot, l’avocat du père et de la grand-mère paternelle de Tony. L’enquête a démontré qu’elle avait eu l’occasion de fuir avec son enfant à plusieurs reprises, mais qu’elle n’a rien fait. » Insoutenable, le rapport d’autopsie indique que Tony est mort d’une double rupture de la rate et du pancréas, consécutive à des coups de poing portés dans l’abdomen. Mais il fait état également de nombreux hématomes et blessures caractéristiques de la maltraitance infantile. Confrontée à ces éléments, Caroline Létoile n’a pas mis longtemps à reconnaître que son fils était devenu le « souffre-douleur » de son nouveau compagnon, qui avait emménagé avec eux quelques semaines plus tôt. Que celui-ci le battait lorsqu’il ne répondait pas aux questions ou y répondait mal.
Condamné sept fois pour des faits de violence, Loïc Vantal a d’abord nié les faits avant de reconnaître avoir porté des coups, regrettant que sa compagne ne soit pas «partie». Leur procès doit durer jusqu’à jeudi soir.