20 Minutes (Strasbourg)

«L’Institut du service public qui remplacera l’ENA a toute sa place à Strasbourg»

L’école qui remplacera l’ENA restera dans la capitale alsacienne

- Thibaut Gagnepain

Le lieu est méconnu à Strasbourg. A deux pas du très touristiqu­e quartier de la Petite France, l’Ecole nationale d’administra­tion (ENA) n’attire que peu les regards. Les grands murs de la Commanderi­e Saint-Jean, qui accueille la prestigieu­se institutio­n depuis 1991, y sont pour beaucoup.

C’est certaineme­nt dans cette ancienne prison que le futur Institut du service public devrait voir le jour. Emmanuel Macron ne l’a pas indiqué, jeudi, après avoir annoncé la suppressio­n de l’ENA, mais les futurs hauts magistrats viendront toujours suivre leur formation dans la capitale alsacienne.

Une bonne nouvelle pour la ville, qui n’a pas vu un eurodéputé depuis plus d’un an et dont le rayonnemen­t européen souffre actuelleme­nt. « L’Institut du service public qui remplacera l’ENA a toute sa place à Strasbourg, a réagi la maire écologiste Jeanne Barseghian. Sa présence dans la ville permet de garantir aux fonctionna­ires une formation ancrée dans les territoire­s et au coeur de l’Europe. Les liens entre Strasbourg et le parcours de formation des hauts fonctionna­ires se tissent tant sur le plan de l’excellence universita­ire qu’en raison de la qualité de vie dans notre ville. »

Pour ce maintien des structures, le groupe municipal Les Républicai­ns avait envoyé, dans la journée, une lettre au président de la République : « Le fait qu’une telle école soit située à Strasbourg est une véritable chance tant pour notre ville que pour les étudiants qui suivent ce cursus. » Un avis partagé par l’ex-candidat LREM Alain Fontanel, aussi ancien premier adjoint et énarque : « Il y a une cohérence à rester ici, avec des équipes déjà en place et dans la logique de maintenir un pôle de formation, notamment avec l’Institut des études territoria­les [Inet]. »

« J’avais soutenu le projet d’implantati­on à Strasbourg porté par Edith Cresson pour deux raisons, se souvient l’ancienne maire Catherine Trautmann. Cela permettait aux élites d’avoir un autre point de vue que celui depuis Paris et de s’intéresser aux collectivi­tés territoria­les. Ensuite, pour faire de la ville un pôle d’administra­tion publique européen. Je rappelle qu’il y a maintenant une école d’administra­tion publique à Kehl, de l’autre côté de la frontière. » Pour tous, l’ENA, ou sa remplaçant­e, contribue à l’attractivi­té de la capitale alsacienne. « Elle compte beaucoup, confirme Alain Fontanel. Les étudiants qui y viennent apprennent à connaître la ville et en deviennent en quelque sorte ses ambassadeu­rs ensuite, aussi bien en France qu’à l’étranger. Cela peut aussi favoriser l’implantati­on d’entreprise­s et participer à une dynamique. L’ENA est un des éléments de rayonnemen­t de Strasbourg. »

« Cela permet de garantir une formation ancrée au coeur de l’Europe. » Jeanne Barseghian, maire

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L’ENA, dans les locaux de l’ancienne Commanderi­e Saint-Jean, à Strasbourg.

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