«L’Institut du service public qui remplacera l’ENA a toute sa place à Strasbourg»
L’école qui remplacera l’ENA restera dans la capitale alsacienne
Le lieu est méconnu à Strasbourg. A deux pas du très touristique quartier de la Petite France, l’Ecole nationale d’administration (ENA) n’attire que peu les regards. Les grands murs de la Commanderie Saint-Jean, qui accueille la prestigieuse institution depuis 1991, y sont pour beaucoup.
C’est certainement dans cette ancienne prison que le futur Institut du service public devrait voir le jour. Emmanuel Macron ne l’a pas indiqué, jeudi, après avoir annoncé la suppression de l’ENA, mais les futurs hauts magistrats viendront toujours suivre leur formation dans la capitale alsacienne.
Une bonne nouvelle pour la ville, qui n’a pas vu un eurodéputé depuis plus d’un an et dont le rayonnement européen souffre actuellement. « L’Institut du service public qui remplacera l’ENA a toute sa place à Strasbourg, a réagi la maire écologiste Jeanne Barseghian. Sa présence dans la ville permet de garantir aux fonctionnaires une formation ancrée dans les territoires et au coeur de l’Europe. Les liens entre Strasbourg et le parcours de formation des hauts fonctionnaires se tissent tant sur le plan de l’excellence universitaire qu’en raison de la qualité de vie dans notre ville. »
Pour ce maintien des structures, le groupe municipal Les Républicains avait envoyé, dans la journée, une lettre au président de la République : « Le fait qu’une telle école soit située à Strasbourg est une véritable chance tant pour notre ville que pour les étudiants qui suivent ce cursus. » Un avis partagé par l’ex-candidat LREM Alain Fontanel, aussi ancien premier adjoint et énarque : « Il y a une cohérence à rester ici, avec des équipes déjà en place et dans la logique de maintenir un pôle de formation, notamment avec l’Institut des études territoriales [Inet]. »
« J’avais soutenu le projet d’implantation à Strasbourg porté par Edith Cresson pour deux raisons, se souvient l’ancienne maire Catherine Trautmann. Cela permettait aux élites d’avoir un autre point de vue que celui depuis Paris et de s’intéresser aux collectivités territoriales. Ensuite, pour faire de la ville un pôle d’administration publique européen. Je rappelle qu’il y a maintenant une école d’administration publique à Kehl, de l’autre côté de la frontière. » Pour tous, l’ENA, ou sa remplaçante, contribue à l’attractivité de la capitale alsacienne. « Elle compte beaucoup, confirme Alain Fontanel. Les étudiants qui y viennent apprennent à connaître la ville et en deviennent en quelque sorte ses ambassadeurs ensuite, aussi bien en France qu’à l’étranger. Cela peut aussi favoriser l’implantation d’entreprises et participer à une dynamique. L’ENA est un des éléments de rayonnement de Strasbourg. »
« Cela permet de garantir une formation ancrée au coeur de l’Europe. » Jeanne Barseghian, maire