«Maître Lucas» fait mouche auprès des élèves
Un enseignant d’origine alsacienne s’est lancé depuis 2017 dans la publication de vidéos pour les élèves de primaire
Besoin d’une petite leçon sur la symétrie, les ovipares et les vivipares ou simplement d’une dictée? Tout cela est possible sur le site Internet de «Maître Lucas», à partir de vidéos, quiz, fiches ou bien encore de cartes mentales, sorte de graphiques qui aident à mieux mémoriser. Bref, tout ce qu’il faut pour occuper des élèves du CP au CM2. C’est justement pour eux que s’est lancé Lucas Schildknecht, un professeur des écoles de 35 ans originaire de Sélestat, en Alsace. « C’est quand j’enseignais à New York que l’idée est venue, se rappelle-t-il. Là-bas, le concept de classe inversée est très développé. L’idée, c’est que les enfants arrivent en classe avec déjà des notions sur le cours à venir. Ça permet d’avoir une leçon beaucoup plus active.»
Déjà très intéressé par les nouvelles technologies, l’enseignant s’est alors lancé dans la création de courtes vidéos éducatives (3 à 8 minutes) sur différents thèmes des programmes. Des pastilles plutôt travaillées, sous forme d’animations. Avec trois personnages qu’il double tous : «L’enfant, le papi et le Maître». «C’était surtout pour mes propres élèves au début. Je mettais peut-être deux vidéos par mois sur YouTube, précise-t-il. Puis ça a bien pris… »
Tout est gratuit
Le premier confinement a dopé ses audiences. Avant qu’un spécialiste ne s’en mêle : son cousin, Benoît. « On en a discuté l’été dernier et je lui ai dit qu’il pouvait encore mieux faire en termes de référencement sur Internet», se rappelle l’intéressé, directeur d’e-commerce dans une grande société française. Ensemble, ils ont lancé le site
Internet maîtrelucas.fr en octobre «et depuis, ça cartonne!»
En mars, ce sont 25000 visiteurs différents qui ont été enregistrés. «Rien que la semaine dernière, avant les vacances, nous avons virtuellement “accueilli” plus de 87000 professeurs et élèves, qui ont visionné 170000 vidéos ou exercices», apprécie le duo, qui ne propose rien de payant. Même sur YouTube, aucune vidéo n’est rattachée à une publicité. Les deux agissent donc bénévolement, quitte à sacrifier leurs temps libre. «Ce sont des heures et des heures entre la rédaction, l’enregistrement, le montage, etc. Mais le confinement nous a pas mal aidés », s’amuse Lucas
Schildknecht, qui a accéléré son rythme de production. Maintenant, ce sont 4 à 5 vidéos qui sortent par semaine, sans compter les autres supports. «Au total, j’en ai publié environ 180 pour l’ensemble des niveaux et rien que pour le CP, il en faudrait environ 200. Il y a encore du travail», s’amuse-t-il. «Ce sont des aides pour les élèves. Les leçons doivent être revues plusieurs fois et travaillées en classe», précise Maître Lucas, qui forme désormais les enseignants au Luxembourg. «L’idée est de donner, aux professeurs ou aux parents, des outils sur lesquels ils peuvent s’appuyer et qui sont appréciés des enfants. »