Les déchets ricanent un peu moins avec les ânes
La mairie de Ramatuelle teste le ramassage des détritus à l’aide d’équidés, sur la plage de Pampelonne. Chaque jour, près de 100 kg d’ordures sont ramassées
Comme toujours, Princesse a décidé d’évoluer à son rythme. Princesse, c’est l’ânesse qui, avec sa comparse, Malena, participe un matin sur deux à la collecte des déchets de la plage de Pampelonne, à Ramatuelle, sur la presqu’île de Saint-Tropez (Var). Les autres jours, c’est Justin et Valentin qui s’y collent. Des affinités formées par Guillaume Olivier qui, lui, est de la partie quotidiennement, ou presque. Cet agent municipal s’est porté volontaire pour prendre en main ce surprenant équipage. Après avoir suivi vingt jours de formation en Corse, le voilà « responsable ânier » de Ramatuelle. « Ce sont des 4×4 à quatre pattes, robustes à la chaleur », décrit celui qui a aussi dû apprendre à cerner le caractère de ces animaux parfois têtus.
Un ramassage plus précis
Arpentant la plage de bon matin au milieu des touristes et gérants de restaurant faisant leur mise en place, Guillaume Olivier et deux autres agents balaient minutieusement le sol du regard. « La plaie, ce sont les mégots, les bâtons de coton-tige et les bouts de polystyrène », peste-t-il. Chaque jour, l’équipage ramasse près de 100 kg de petits déchets, négligemment abandonnés ou ramenés par la mer. Auparavant, le nettoyage des 4 km de plage s’effectuait à l’aide de deux cribleuses, tirées chacune par un tracteur.
Désormais, une seule des deux tourne, de manière alternée. « Un jour, c’est la partie nord qui est faite de manière mécanique et, un jour, c’est la partie sud », explique Jean-Pierre Fresia, adjoint aux travaux. Le bénéfice, outre les économies pour la municipalité, est un ramassage plus sélectif – les cribleuses ne font pas de différence entre les matières organiques et les autres. Les hommes et les ânes peuvent aussi opérer là où les machines ne passent pas, le long des ganivelles et de la laisse de mer. L’essai, lancé en début de saison, semble concluant pour l’élu, qui envisage, à terme, que « la plage soit entièrement nettoyée à l’aide de traction animale ». Cette nouvelle manière de travailler satisfait aussi les équipes municipales, tel Rémi, responsable environnement et espaces verts, qui se trouve « dans un autre rythme. Le silence apaise, et c’est plus sociable. » Les promeneurs matinaux semblent en effet apprécier cette initiative et ne se pri8vent pas de photos-souvenirs.