20 Minutes (Strasbourg)

Les déchets ricanent un peu moins avec les ânes

La mairie de Ramatuelle teste le ramassage des détritus à l’aide d’équidés, sur la plage de Pampelonne. Chaque jour, près de 100 kg d’ordures sont ramassées

- À Marseille, Alexandre Vella

Comme toujours, Princesse a décidé d’évoluer à son rythme. Princesse, c’est l’ânesse qui, avec sa comparse, Malena, participe un matin sur deux à la collecte des déchets de la plage de Pampelonne, à Ramatuelle, sur la presqu’île de Saint-Tropez (Var). Les autres jours, c’est Justin et Valentin qui s’y collent. Des affinités formées par Guillaume Olivier qui, lui, est de la partie quotidienn­ement, ou presque. Cet agent municipal s’est porté volontaire pour prendre en main ce surprenant équipage. Après avoir suivi vingt jours de formation en Corse, le voilà « responsabl­e ânier » de Ramatuelle. « Ce sont des 4×4 à quatre pattes, robustes à la chaleur », décrit celui qui a aussi dû apprendre à cerner le caractère de ces animaux parfois têtus.

Un ramassage plus précis

Arpentant la plage de bon matin au milieu des touristes et gérants de restaurant faisant leur mise en place, Guillaume Olivier et deux autres agents balaient minutieuse­ment le sol du regard. « La plaie, ce sont les mégots, les bâtons de coton-tige et les bouts de polystyrèn­e », peste-t-il. Chaque jour, l’équipage ramasse près de 100 kg de petits déchets, négligemme­nt abandonnés ou ramenés par la mer. Auparavant, le nettoyage des 4 km de plage s’effectuait à l’aide de deux cribleuses, tirées chacune par un tracteur.

Désormais, une seule des deux tourne, de manière alternée. « Un jour, c’est la partie nord qui est faite de manière mécanique et, un jour, c’est la partie sud », explique Jean-Pierre Fresia, adjoint aux travaux. Le bénéfice, outre les économies pour la municipali­té, est un ramassage plus sélectif – les cribleuses ne font pas de différence entre les matières organiques et les autres. Les hommes et les ânes peuvent aussi opérer là où les machines ne passent pas, le long des ganivelles et de la laisse de mer. L’essai, lancé en début de saison, semble concluant pour l’élu, qui envisage, à terme, que « la plage soit entièremen­t nettoyée à l’aide de traction animale ». Cette nouvelle manière de travailler satisfait aussi les équipes municipale­s, tel Rémi, responsabl­e environnem­ent et espaces verts, qui se trouve « dans un autre rythme. Le silence apaise, et c’est plus sociable. » Les promeneurs matinaux semblent en effet apprécier cette initiative et ne se pri8vent pas de photos-souvenirs.

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A. Vella / 20 MInutes
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