En Ligue 1, les clubs marchent ou trêve
Chaque équipe gère différemment le calendrier du mois à venir, occupé par le
Merci aux supporteurs auxerrois d’avoir un peu plus égayé ce PSGAuxerre (5-0), dimanche, que les joueurs. Deux banderoles – « boycott Qatar », puis « Fuck Qatar » – ont été brandies dans leur parcage, avant que les stadiers parisiens n’interviennent. Pour le reste, un dernier match, avant la Coupe du monde, sans blessure pour les Parisiens, grâce à la collaboration des Auxerrois, même si un seul d’entre ceux-ci est, a priori, concerné : le latéral ghanéen Gideon Mensah. Voilà tout ce beau monde devant la grande inconnue de la saison : une trêve d’un mois sans aucun sens, entre ceux qui vont au Qatar, ceux qui restent, mais qui vont quand même en sélection de jeunes ou s’enfiler deux matchs internationaux, et les sansgrade, à qui il va bien falloir donner des vacances en attendant. Chacun compose à sa façon. À Paris, puisqu’on y est : 12 sélectionnés pour le Mondial, il y aura à peine de quoi faire un tennis-ballon avec les restants. Ce sera donc coupure en fonction des temps de jeu, préparation individuelle pour les punis, puis reprise progressive des entraînements collectifs à partir du 5 décembre. Chez les autres, on tente bon an mal an de bâtir un calendrier cohérent : deux semaines de vacances dans la plupart des cas, puis un stage dans un endroit accueillant (Maroc, Espagne…) et un certain nombre de matchs amicaux.
Un programme plus chargé pour l’OL
Ainsi, Laurent Blanc a décidé de charger la barque de l’OL, avec une reprise le 25 novembre et pas moins de cinq amicaux. Les joueurs auxerrois, eux, ne savent pas encore à quelle sauce ils vont être mangés, mais tous attendent les vacances pour digérer une première partie de saison bien chargée : « On va déjà essayer de se vider la tête pour mieux revenir à la guerre, le repos va faire du bien, concède Lassine Sinayoko. Personnellement, je vais suivre un programme avec un coach sportif personnel. » Son coéquipier Benoît Costil avance que cela donnera au moins du temps à l’entraîneur Christophe Pélissier, à peine arrivé, d’inculquer un ou deux principes tactiques : « Peut-être que c’est une bonne chose pour mettre en place les consignes du coach, repartir peut-être sur un stage. Ça peut permettre de passer quelques jours ensemble et de mettre en place ce qu’on souhaite faire sur cette longue deuxième partie de saison. »
Ces 23 journées consécutives de championnat ne feront pas de mal à ceux qui ont raté les 15 premières. Mais, pour les bons élèves, cette histoire de Coupe du monde ressemble à un crève-coeur. À Rennes, le coach Bruno Genesio s’imagine déjà le pire : « On part quasiment dans l’inconnu. Il va falloir presque une deuxième préparation, avec des joueurs absents, et à qui il faudra donner du repos quand ils seront éliminés [du Mondial]. Peut-être qu’à la reprise, on jouera sans six ou sept joueurs, c’est du n’importe quoi ».
Une anecdote en dit long sur l’impuissance des coachs de L1. Christophe Galtier, le qui avait organisé des jeux ludiques à l’entraînement pour éviter « la psychose de la blessure », s’est précipité sur Neymar avant que ce dernier, remplacé à l’heure de jeu, ne rentre aux vestiaires en vitesse. Pourquoi un tel empressement ? « Je savais qu’il devait partir vite, je n’étais pas sûr de le revoir dans le vestiaire à la fin du match. » Pas sûr que le Brésilien montre pareil diligence à revenir dans l’hiver parisien fin décembre.