Galthié ne (Ja)libère toujours pas Matthieu
De nouveau auteur d’une belle entrée, l’ouvreur ne devrait pas prendre la place de titulaire, toujours détenue par Romain Ntamack
Au moment de l’annonce des équipes de France-Japon (35-17), dimanche, le nom de Matthieu Jalibert est monté aussi haut à l’applaudimètre que celui des joueurs toulousains. Étrange venant du Stadium, d’habitude très chauvin, alors que l’ouvreur évolue chez le rival, Bordeaux-Bègles. Finalement, c’était parfaitement vu, tant l’entrée de Jalibert, à la 57e minute, a sorti le match de sa torpeur. Le Girondin a été décisif sur les deux derniers essais français, en jouant par deux fois au pied pour lui-même. « Il a fait une très bonne entrée, s’est félicité Fabien Galthié. Il a joué juste au pied et à la main, avec de l’alternance, et a donné beaucoup d’air à notre équipe. » Les Bleus menaient, certes, largement (21-10) lorsque l’ouvreur a remplacé Romain Ntamack, plus sollicité que lors des deux derniers matchs, mais toujours à la peine. Le Toulousain aura traversé ces trois matchs de novembre dans la difficulté. Il faut dire que le staff l’a mis à contribution alors qu’il sortait tout juste de deux mois de blessure à la cheville.
On prend les mêmes et on recommence
Pour autant, Galthié n’a manifesté « aucun regret » de l’avoir systématiquement titularisé, laissant à son rival de l’UBB le rôle de finisseur. « Romain a été moins saignant, c’est juste, a répliqué le sélectionneur, interrogé par un confrère. Cela fait partie de la complémentarité entre Romain et Matthieu dans cette compétition. » En gros : Jalibert, plus explosif, mais sans doute moins métronome que Ntamack, est le « finisseur », idéal pour peser sur des défenses fatiguées en fin de match.
« On ne s’est pas trompés sur le fait de réintégrer Matthieu, qui sortait d’une année blanche et que l’on sentait revenir en forme [lire l’encadré] », a ajouté Fabien Galthié. L’heure n’est donc plus à la concurrence entre les deux ouvreurs, ni à l’association Jalimack, avec le Girondin en 10 et le Haut-Garonnais au centre. Les 13 victoires d’affilée, et la perspective d’un premier titre mondial, à domicile, dans moins d’un an, devraient permettre de perpétuer la formule actuelle, malgré les ego des uns et des autres.