20 Minutes (Strasbourg)

Pour les Diables Rouges, ce n’est la faute de personne

- W. P.

Romelu Lukaku était en larmes sur le terrain à l’issue du nul contre la Croatie (0-0), jeudi, qui a renvoyé les Belges à la maison, tandis que les Marocains célébraien­t leur première place après leur victoire face au Canada (2-1). Il se sait en partie responsabl­e du désastre, où il a vendangé comme pas permis. Comme ce ballon resté collé au corps quand il n’y avait plus qu’à le pousser pour marquer. Personne dans le vestiaire belge n’a osé lui tomber sur le râble. « Oui, il a raté des occasions, mais je ne pense pas que ce soit sa faute », a soufflé Jérémy Doku. Timothy Castagne n’en pensait pas moins : « Si ce n’est pas Romelu, peut-être qu’on ne les crée pas, ces occasions. » L’indulgence est ici une forme de récompense pour services rendus, dont le sélectionn­eur Roberto Martinez a aussi pu jouir. Certes, cette éliminatio­n du Mondial met un terme à son histoire avec la sélection, mais qui peut en vouloir à celui qui l’a menée jusqu’au podium en 2018 ? « Tout ce que j’ai pu faire avec l’équipe nationale me rend très fier », a déclaré le désormais ex-sélectionn­eur. Le déclin de cette génération a coïncidé avec le fond de jeu brouillon aperçu au Qatar.

De Bruyne s’est emmêlé au milieu

Plus que les ratés de Lukaku, la méforme de Kevin de Bruyne a trop pesé. Le leadeur de Manchester City, comme apeuré, a commis des approximat­ions qu’on ne lui connaissai­t pas. On l’a vu balancer des longs ballons au lieu d’orienter calmement. Martinez avait déjà déploré cette «peur de perdre» paralysant­e, également évoquée par Lionel Scaloni, le sélectionn­eur argentin, avant que ses hommes ne se rassurent face au Mexique. Chez les Diables Rouges, tout le monde s’accorde à dire que ce déclic n’était pas si loin : « Ce n’est pas comme les deux premiers matchs, où on s’était dit qu’on pouvait mieux faire, avance Castagne. On a tout donné, on a essayé, ça ne paie pas. C’est dommage de sortir là-dessus. » « Je crois qu’à partir des huitièmes, vous auriez pu voir la vraie équipe belge », spéculait Martinez. Il aurait fallu que Romelu Lukaku marque. Un but. Juste un seul.

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