La politique française tient enfin sa (bonne) série
Canal+ diffuse ce soir « Baron noir »
Comme dans « House of Cards », il y a un homme politique arriviste qui a soif de pouvoir et de vengeance. Comme dans « House of Cards », la politique est un sport de combat sans limite. Comme dans « House of Cards », les acteurs sont formidables. Comme dans « House of Cards », le scénario est très bon et la réalisation de qualité. Pour le reste, « Baron noir » diffère beaucoup de sa cousine américaine. La nouvelle série de Canal+ nous livre, enfin, une intrigue de qualité ayant la politique pour sujet. « Nous avons été inspirés par une génération d’hommes politiques qui viennent de l’école militante des années 1970, mais qui ont intégré les normes des grandes écoles de gestion publique, explique Eric Benzekri, coauteur de “Baron noir”. Cette radicalité qui se confronte au sérieux des affaires, c’est une tectonique des plaques. » Le député Philippe Rickwaert (Kad Merad) est bien décidé à se venger de son ancien mentor Francis Laugier, élu président de la République. Amitiés, répudiations, trahisons, l’éventail des coups bas, magouilles et malversations à l’oeuvre dans la série rappelleront quelque chose aux téléspectateurs. « La politique n’est pas un prétexte pour raconter l’histoire de personnages, explique Jean-Baptiste Delafon, coauteur. Le personnage central, c’est la politique elle-même. »
Des enjeux dramatiques
« Le monde politique français avait une image ringarde, très IVe République, estime Sylvain Saada scénariste des “Hommes de l’ombre”. Sous la présidence de Sarkozy, avec ce qui s’est passé avec Cécilia, les diffuseurs se sont dit qu’il y avait une férocité à exploiter. Cela devenait des vrais enjeux dramatiques que les diffuseurs ne voyaient pas avant. »