20 Minutes (Toulouse)

La politique française tient enfin sa (bonne) série

Canal+ diffuse ce soir « Baron noir »

- Benjamin Chapon

Comme dans « House of Cards », il y a un homme politique arriviste qui a soif de pouvoir et de vengeance. Comme dans « House of Cards », la politique est un sport de combat sans limite. Comme dans « House of Cards », les acteurs sont formidable­s. Comme dans « House of Cards », le scénario est très bon et la réalisatio­n de qualité. Pour le reste, « Baron noir » diffère beaucoup de sa cousine américaine. La nouvelle série de Canal+ nous livre, enfin, une intrigue de qualité ayant la politique pour sujet. « Nous avons été inspirés par une génération d’hommes politiques qui viennent de l’école militante des années 1970, mais qui ont intégré les normes des grandes écoles de gestion publique, explique Eric Benzekri, coauteur de “Baron noir”. Cette radicalité qui se confronte au sérieux des affaires, c’est une tectonique des plaques. » Le député Philippe Rickwaert (Kad Merad) est bien décidé à se venger de son ancien mentor Francis Laugier, élu président de la République. Amitiés, répudiatio­ns, trahisons, l’éventail des coups bas, magouilles et malversati­ons à l’oeuvre dans la série rappellero­nt quelque chose aux téléspecta­teurs. « La politique n’est pas un prétexte pour raconter l’histoire de personnage­s, explique Jean-Baptiste Delafon, coauteur. Le personnage central, c’est la politique elle-même. »

Des enjeux dramatique­s

« Le monde politique français avait une image ringarde, très IVe République, estime Sylvain Saada scénariste des “Hommes de l’ombre”. Sous la présidence de Sarkozy, avec ce qui s’est passé avec Cécilia, les diffuseurs se sont dit qu’il y avait une férocité à exploiter. Cela devenait des vrais enjeux dramatique­s que les diffuseurs ne voyaient pas avant. »

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Niels Arestrup, Kad Merad et Anna Mouglalis entre amitié et coups bas.

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