Un livre autour des rumeurs sur l’affaire Alègre
La veuve de Dominique Baudis déplore l’emballement médiatique dans un livre
«Je me dis aujourd’hui que cette histoire était faite pour tuer un homme. Un homme politique, un homme tout court. Tuer aussi son couple, sa famille ». Treize ans après, Ysabel Baudis parle pour « la première et dernière fois » du calvaire qu’elle a vécu aux côtés de son mari, Dominique Baudis, alors président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel, accusé de participer à des « parties fines » et autres soirées sadomasochistes. Elle s’est confiée à Alexandre Duyck qui retranscrit son témoignage dans La
République des rumeurs* où il livre une analyse objective de ce qui après avoir été l’affaire Alègre s’est vite transformé en affaire Baudis. « Je n’ai pas voulu faire une contre-enquête ni passer pour le donneur de leçons, mais rappeler les faits et voir comment une rumeur aussi incroyable a pu prendre de telles proportions », explique l’auteur, qui aborde d’autres rumeurs nées autour de personnages publics.
Rien oublier
« Mais celle sur Dominique Baudis s’est imposée d’elle-même, à chaque fois que je rencontrais un interlocuteur et lui demandait quelle rumeur avait été la pire selon lui, tous l’ont citée, par l’ampleur des accusations mensongères de pédophilie, de prostitution mais aussi en raison de l’emballement médiatique. Plus de dix ans après, des gens y croient encore », explique Alexandre Duyck. De l’audition de deux anciennes prostituées aux articles parus dans les journaux, Ysabel Baudis aborde ce qui fut un calvaire pour toute sa famille. Et elle n’épargne personne, surtout pas ceux qui les ont lâchés. Du journaliste Patrick Poivre d’Arvor, qui avait diffusé dans son JT le témoignage hallucinant du travesti Djamel, aux médias qui ont propagé la rumeur en passant par « un des hommes politiques qui a oublié de nous prévenir ». En l’occurrence Philippe Douste-Blazy. Celui qui succéda à Dominique Baudis au poste de maire de Toulouse est explicitement mis en cause pour ne pas avoir dit à « son ami » qu’il était le sujet de nombreuses rumeurs.
* Aux éditions Flammarion, 19,90 €