Des animaux plus humains que nature
Dans Zootopie, une lapine flic et un renard voyou sont contraints de faire équipe pour enquêter sur les disparitions de prédateurs dans une ville où les animaux ont des comportements humains. Les réalisateurs Byron Howard et Rich Moore exposent leurs méthodes pour rendre crédible ce polar comique et animé…
Créer un monde proche du nôtre.
Le spectateur se retrouve à Zootopie, mégapole semblable à une grande ville humaine, sauf que le mobilier urbain est adapté aux différentes tailles de tous les animaux. « C’était un plaisir de peaufiner chaque détail car il était indispensable que les personnages soient familiers aux spectateurs, explique Byron Howard. On a joué sur les clichés correspondant à chaque animal – lapin craintif, renard fourbe – pour mieux les torpiller ensuite. »
Ancrer l’action dans un monde crédible et réaliste.
Bison naturiste décomplexé, brebis secrétaire humiliée, rat mafieux ou guépard réceptionniste un brin précieux ressemblent à bien des gens qu’on a pu croiser… « On ne s’est interdit aucun type de personnage pour que le film corresponde à notre époque, insiste Rich Moore. Il y a même une belette qui vend des DVD Disney pirates ! Notre seul critère de choix était ce qui nous faisait tous rire, car John Lasseter, qui coproduit le film, nous a encouragés à pousser le bouchon le plus loin possible. »
S’inspirer de la vraie vie des bêtes.
Les créateurs se sont livrés à des recherches sur les véritables animaux et leurs comportements avant de les transformer pour le film. « Notre modèle était Robin des Bois (1974) avec son renard dans le rôletitre, mais nous nous sommes aussi inspirés du fait qu’il existe vraiment 90 % de proies pour 10 % de prédateurs dans le monde animal. Ce fait a été le point de départ de l’intrigue parce qu’il ne nous paraissait pas si différent de ce qu’on constate chez les humains », précise Byron Howard.
Retrouver la logique du « buddy movie ».
Comme dans beaucoup de polars, tout sépare Judy la lapine de Nick le renard. Pourtant, ils finiront par s’apprécier. « Judy est une idéaliste. Elle estime vraiment qu’elle peut avoir un impact sur son environnement, estime Rich Moore. Nick est un cynique, arnaqueur de profession. Tous deux ont souffert des préjugés associés à leur espèce et vont prouver qu’il faut dépasser les idées reçues et ne pas céder à la peur de l’autre. »