20 Minutes (Toulouse)

Vingt ans après leur création, les Pokémon ont grandi avec leurs premiers fans

Créée en 1996, la franchise japonaise de Nintendo a grandi avec ses fans

- Thibaut Le Gal

P ikachu fête ses 20 ans. Le 27 février 1996, la franchise Pokémon lançait son premier jeu vidéo au Japon. Trois ans plus tard, les mythiques versions Rouge et Bleu débarquaie­nt dans les cours de récréation françaises. Les fans se souviennen­t de leurs premiers émois. « Tout le monde en parlait, y jouait avec ses amis, s’enthousias­me Thibault, 22 ans. C’était innovant aussi car Nintendo poussait les joueurs à échanger leurs créatures à l’aide d’un câble. » La franchise est devenue un phénomène culturel mondial avec plus de 18 films, 800 épisodes de dessin animé et 260 millions d’exemplaire­s de jeux vidéo écoulés. Aujourd’hui encore, Salamèche, Carapuce et leurs amis continuent de séduire les écoliers. « La métaphore du dressage joue probableme­nt de manière inconscien­te chez le joueur et explique un tel succès, analyse Michael Stora, psychologu­e spécialisé des mondes numériques. L’enfant s’identifie à ce petit monstre sauvage, qu’il faut faire évoluer pour le rendre plus fort. C’est d’autant plus vrai qu’à la fin de son évolution, le Pokémon a physiqueme­nt changé. Cette transforma­tion renvoie à celle de l’enfant qui transite du bébé vers l’adolescenc­e. » Thibault et son ami Adrien appartienn­ent à l’équipe de Pokémon Trash, un site dédié à la communauté, qui recueille plus de 30 000 « like » sur Facebook. « Les jeux vidéo ont beaucoup évolué. Le système de combat est devenu une sorte de jeu d’échecs très stratégiqu­e avec des centaines de possibilit­és par tour », indique Adrien. Son acolyte précise : « En 2016, Pokémon est une créature hybride. Elle séduit toujours les enfants, mais continue de fidéliser ceux qui ont été marqués par les débuts de la franchise. » Nintendo mise sur la nostalgie des dresseurs. « Les Pokémon sont attachants. On les collection­ne, il y a un lien affectif avec nos créatures », reconnaît Thibault. « Certains Pokémon m’ont suivi depuis l’âge de 7 ans. Nintendo a permis aux joueurs de les conserver à travers les différents jeux. Ce ne sont pas des vrais animaux, mais ils font partie de notre vie », sourit Adrien. « Pokémon a fait partie des premiers émois de beaucoup d’enfants. La nostalgie est une manière d’éviter la séparation avec ce passé. Pikachu est pour certains une madeleine de Proust », assure Michael Stora. « On a grandi et en même temps, Pokémon est toujours là », s’étonne Thibault.

« L’enfant s’identifie à ce petit monstre sauvage qu’il faut faire évoluer. »

Michael Stora, psychologu­e

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La franchise Pokémon a évolué en même temps que ses fans au Comicon de Londres ( en haut) ou entourés de leurs peluches ( au milieu). En bas, le héros Sacha entouré des Pokémon Pikachu, Bulbizarre et Carapuce.
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