Les ruches suivies à distance grâce à BeeGuard
Une start-up toulousaine a créé un système de suivi à distance de ces hébergements
Depuis quelques années, les apiculteurs ont le bourdon. Entre les pesticides et le frelon asiatique, les essaims sont devenus une denrée plus rare. Au point qu’un nouveau phénomène s’est emparé des prairies : le vol de ruches. Certains n’hésitent plus à faire main basse sur ces boîtes en bois. Pour lutter contre ce fléau, en 2010, des apiculteurs professionnels sont allés frapper à la porte de la start-up SiConsult, spécialisée dans les objets connectés. « L’un d’entre eux s’était fait voler 80 ruches et en pleine nature les alarmes ne servent à rien. Nous avons donc lancé une phase de recherche qui puisse à la fois résoudre le problème d’autonomie énergétique du système et ne pas polluer les abeilles avec des ondes », indique Christian Lubat, le directeur de la société basée à Labège. C’est ainsi qu’est né BeeGuard, un boî- tier GPS antivol glissé à l’intérieur de la ruche, autonome deux ans. Il se déclenche et envoie une alerte dès que la ruche est déplacée. Elle peut ainsi être géolocalisée partout.
Gestion à distance
« Nous voulions donner d’autres possibilités aux apiculteurs grâce à ce système. En particulier leur fournir des informations sur l’environnement extérieur, l’hydrométrie de la ruche ou encore son poids, ce qui permet de voir à distance si les abeilles ont travaillé », poursuit Christian Lubat, lui-même fils d’apiculteur amateur. Après plusieurs mois de recherches, le système GPS a été complété par des capteurs miniaturisés fixés sur l’ensemble des ruches environnantes et capables de communiquer avec BeeGuard. Deux fois par jour, grâce à son appli l’apiculteur peut ainsi suivre ce qui se passe parfois à des dizaines de kilomètres de chez lui et savoir s’il est nécessaire de déplacer son rucher dans un autre endroit et ainsi optimiser sa production. « Les professionnels seront peut-être plus intéressés par le côté antivol, les amateurs pour la gestion à distance lorsque les ruches sont très éloignées de chez eux », relève Olivier Fernandez, le président du syndicat Apiculteurs Midi-Pyrénées.