20 Minutes (Toulouse)

Et si le vrai drame, c’était la défaite contre Israël...

Un mois avant la Bulgarie en 1993, les Bleus avaient déjà craqué

- Nicolas Camus

France-Bulgarie par ci, David Ginola « assassin » par là… De ce triste 17 novembre 1993 pour l’équipe de France, l’histoire ne retient que le but à la dernière seconde de Kostadinov. Il est vrai que la « scène de crime » était suffisamme­nt spectacula­ire pour marquer les mémoires de manière indélébile. Mais c’est un peu vite oublier que les Bleus auraient dû être qualifiés au coup d’envoi de ce match, s’ils n’avaient perdu contre Israël au Parc des Princes (2-3), un mois plus tôt. Le vrai scandale de la nonqualifi­cation pour le Mondial 1994 se situe bien là. Pour vraiment bien mesurer à quel point on a touché le fond ce soir-là, quelques stats : d’un côté, la France n’avait plus pris trois buts en match officiel depuis 33 ans ; de l’autre, Israël restait sur 17 matchs sans victoires et n’avait plus marqué trois buts à l’extérieur depuis 19 ans. Au coup d’envoi, les Bleus sont confiants. Une victoire et à nous les States. « Dès que nous serons qualifiés, il faudra construire l’Amérique à chaque match. Et nous le ferons », promet déjà le sélectionn­eur Gérard Houllier.

« Faute profession­nelle »

Au Parc, la fédé colle même des bannières étoilées dans le vestiaire et prévoit d’ambiancer le public avec « L’Amérique » de Joe Dassin à la mi-temps. Problème, sur le terrain, c’est n’importe quoi. Surtout en défense, pilotée par les futurs champions du monde Blanc et Desailly. Malgré des buts de Sauzée et Ginola, les Bleus se font piéger à la 93e sur une tête d’Atar. Pour résumer la catastroph­e, Michel Platini aura ces mots : « Cette défaite, c’est le plus mauvais résultat des Bleus depuis quarante ans. Ils se sont crus qualifiés avant de jouer. On n’avait pas le droit! C’était la Coupe du monde, pas un match amical. Tout le monde peut perdre contre la Bulgarie, mais pas contre Israël. Là, c’est une faute profession­nelle. » Le plus grave peut-être dans cette histoire, c’est que l’après-match ne sera pas mieux géré que la préparatio­n « Club Med ». La boîte de nuit préalablem­ent réservée verra quand même les battus du jour se déchaîner sur la piste de danse. Pas grave, il y avait la Bulgarie dans un mois…

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