Envoyé dans l’espace, piloté depuis Toulouse
Dans l’espace, Thomas Pesquet sera guidé depuis la Ville rose
L e samedi matin, dans la Station spatiale internationale (ISS), les « pensionnaires », tout astronautes qu’ils sont, font le ménage. Le dimanche, ils ont temps libre. « Les autres jours, ils se lèvent à 6 h, l’heure du sommeil officiel étant 21 h 30. Leur temps de travail effectif s’étend de 8 h à 19 h, avec une heure de pause », détaille Léopold Ehyarts, le dernier Français à avoir séjourné dans l’ISS, en 2008. Autant dire que son successeur, Thomas Pesquet, qui doit partir le 15 novembre, ne va pas se contenter de faire 16 fois par jour le tour de la Terre.
Surfaces intelligentes
Sa mission Proxima va durer six mois, qu’il va passer à réaliser des manipulations. Le Cnes lui a confié six expériences scientifiques qui seront chapeautées à Toulouse depuis la salle de contrôle, le Cadmos (centre d’aide au développement des activités en micropesanteur et des opérations spatiales), que les ingénieurs utilisent comme interface avec les astronautes. Grâce à leurs consignes, Thomas Pesquet va tester l’Aquapad. Ce système permet de déterminer la « potabilité » de l’eau en versant une goutte sur un coton absorbant. Un outil précieux pour les futurs longs voyages spatiaux, qui pourrait aussi aider les populations qui n’ont pas accès à l’eau potable. Quant au projet Matiss, il va immédiatement faire rêver ceux qui souffrent de tocs de propreté. Il s’agit de tester de nouvelles surfaces intelligentes « capables de réagir à l’approche des bactéries et de les empêcher de se poser ». Si cela fonctionne dans l’espace, alors cela fonctionnera pour les boutons d’ascenseur. Enfin, le spationaute va assembler pour la première fois Mares, un banc de musculation high-tech. Celui-ci sert à mesurer précisément la fonte musculaire en impesanteur et la modification des tissus. Ces données vont permettre aux astronautes de mieux se réadapter à leur retour, mais aussi à la prise en charge des patients longtemps alités.