20 Minutes (Toulouse)

« Miss Peregrine », l’élue gothique de Tim Burton

Dans « Miss Peregrine », Tim Burton renoue avec le style gothique

- Caroline Vié

Tim Burton revient brillammen­t à ses premières amours avec Miss Peregrine et les enfants particulie­rs. On aurait presque l’impression que Ramson Riggs a écrit sa série de romans (Bayard Jeunesse) pour que le réalisateu­r les porte à l’écran. Les aventures d’un jeune garçon voyageant dans le temps pour aider des gamins aux pouvoirs paranormau­x et leur tutrice (Eva Green, sublime) offrent un subtil mélange d’enchanteme­nt et de frissons. « Je me suis toujours senti particulie­r, surtout quand j’étais enfant, se souvient Tim Burton. Comme ceux du film, j’ai appris à tirer parti de ma singularit­é pour en faire une force. » Gamin invisible, fillette capable de faire pousser des végétaux géants ou savant juvénile font partie des héros de ce conte magique dont les personnage­s n’ont rien à envier à ceux d’Edward aux

mains d’argent (1990). D’Oggie Boogie dans L’Etrange Noël de

Monsieur Jack (1993) au cavalier sans tête de Sleepy Hollow (1999), Tim Burton aime soigner ses créatures. « J’ai toujours adoré les monstres, avoue-til. Je me sens bien avec eux et je sais que tous les gamins les apprécient. »

Humour noir et cynisme

« Je rêvais de travailler avec Samuel L. Jackson depuis des années parce que c’est un acteur généreux à la personnali­té écrasante, estime Tim Burton. Il s’est régalé avec ce personnage de savant fou d’un cynisme absolu. » Son humour noir, ses cheveux argentés et ses yeux morts le rendent aussi fascinant que terrifiant. Dès ses premiers films, le réalisateu­r a placé la famille au centre de sa thématique. « La famille vous forme et elle revêt une importance capitale dans Miss Peregrine, dont le récit est centré sur la solidarité », précise-t-il. Un grand-père sympa, un père peu compréhens­if et une nouvelle famille d’adoption peuplée de gamins aux dons étonnants sont le lot d’un héros qui se croit ordinaire avant de découvrir l’étendue de son potentiel. Miss Peregrine et les enfants particulie­rs marque le retour du cinéaste au style gothique qui l’a fait connaître et aimer par de nombreux fans. Le film est riche en séquences poétiques et épiques comme la mise à flot d’un bateau fantôme. L’envolée d’une ravissante jeune fille est aussi l’un des moments-clés du film. « Au fond, je suis un romantique », reconnaît Tim Burton. Un qualificat­if qui convient aussi à son film.

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Tim Burton (au centre) en train de diriger Eva Green (à g.) et Asa Butterfiel­d (à dr.)

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