« Bricolage industriel »
Le site est-il vraiment « sauvé », comme l’a twitté le Premier ministre Manuel Valls ? « Les menaces immédiates se sont clairement éloignées », se réjouit auprès de 20 Minutes André Fages, délégué CFE-CGC du site Belfort. L’opposition, elle, est moins tendre. François Fillon, candidat à la primaire de la droite, s’interroge : « Si la SNCF avait besoin de ces trains, on se demande pourquoi ils n’ont pas été commandés plus tôt. Si elle n’en a pas besoin, ça veut dire que la SNCF va encore voir son déficit s’aggraver. » Il chiffre à 50 milliards d’euros… A gauche aussi, on s’inquiète de ce plan assimilé à « du bricolage industriel », selon les mots de Benoît Hamon, candidat à la primaire du PS. Le problème Alstom est effectivement loin d’être résolu. « Ces annonces sont de très bonnes nouvelles pour nos collègues mais pour pas nous, qui ne construisons ni locomotives, ni TGV », dénonce Vincent Jozwiak, délégué syndical FO du site de Petite-Forêt (Nord). « Le gouvernement n’a pas réglé les problèmes de fond. » A commencer par celui de la raréfaction des commandes. « Seule une politique volontariste peut les relancer », estime le syndicaliste qui souligne la valeur ajoutée du ferroviaire dans le développement durable. Et puis, il y a la mondialisation. Alstom aligne les méga-contrats hors des frontières (28 TGV aux Etats-Unis, 800 locomotives à l’Inde) mais ces équipements sont produits localement. Pis, ils viennent concurrencer les usines françaises. Le site polonais inonde désormais tout le continent, au détriment de l’usine de Petite-Forêt.