Comment éviter un bain de sang?
Quelque 1,5 million de personnes vivent encore à Mossoul. Combien seront impactées durant l’offensive lancée par les forces irakiennes, lundi, pour reprendre cette ville, bastion de Daesh en Irak depuis 2014? Selon Karim Pakzad, chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l’Irak, « Daesh pourrait utiliser des civils comme boucliers humains comme il l’a fait lors de la bataille de Fallouja. Il pourrait aussi miner certains bâtiments ». Myriam Benraad, chercheuse à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman, redoute « une guerre confessionnelle ». Mossoul étant une ville à majorité sunnite, ses habitants craignent l’arrivée de puissantes milices paramilitaires chiites du Hachd al-Chaabi, soutenues par l’Iran. Pour limiter les pertes humaines, l’armée irakienne a largué au-dessus de Mossoul des dizaines de milliers de tracts dont certains donnaient des consignes de sécurité aux habitants. « Cela a permis aux civils de faire des provisions d’eau et de nourriture », indique Karim Pakzad. Insuffisantes si la bataille dure longtemps, souligne Myriam Benraad. Les combats pourraient entraîner un nombre sans précédent de déplacés. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a prévu de construire des « sites d’urgence pour 200000 personnes, le gouvernement irakien devrait ouvrir un camp de 150 000 places », relaie Karim Pakzad. Enfin, inquiet pour le sort de 500000 enfants, l’ONG Save the Children a exhorté les belligérants à « ouvrir des couloirs sécurisés ».