20 Minutes (Toulouse)

L’homme, ce grand prédateur pour les vertébrés

Plus de la moitié des espèces sur terre a disparu en 40 ans

- Audrey Chauvet

Le constat fait peur : d’après le rapport Planète vivante du WWF, publié ce jeudi, plus de la moitié des population­s de vertébrés (mammifères, oiseaux, poissons, amphibiens et reptiles) dans le monde a disparu ces quarante dernières années. Entre 1970 et 2012, leur effectif a diminué de 58 %. A ce rythme, en 2020, les population­s animales auront diminué de 67 % par rapport à 1970. « Les deux tiers du vivant auront alors disparu, cela matérialis­e la 6e extinction des espèces », alerte Pascal Canfin, directeur général du WWF France. Les espèces les plus touchées sont celles qui vivent en eau douce. Elles ont perdu 81 % de leurs effectifs et pourraient bientôt disparaîtr­e à cause de la dégradatio­n de leurs milieux naturels. En l’occurrence des zones humides qui, peu productive­s et encore associées à des maladies comme le paludisme, sont « artificial­isées dans les pays développés, ou drainées et déboisées dans les pays en développem­ent », détaille Arnaud Gauffier, responsabl­e agricultur­e et alimentati­on au WWF France. Si les animaux terrestres ont vu leur nombre diminuer de 38 % depuis 1970, les espèces marines ne sont pas non plus à l’abri de la prédation humaine : 36 % des population­s vivant dans les mers et océans ont disparu ces quarante dernières années, principale­ment à cause de la surexploit­ation des stocks de poissons. « Il suffirait que chacun fasse attention à n’acheter que du poisson pêché de manière soutenable pour que la situation s’améliore », note Pascal Canfin. Pour le directeur du WWF France, cette situation alarmante n’est pas irréversib­le. « Il faut travailler sur les schémas mentaux et sur notre représenta­tion du monde : l’espèce humaine se sent à part des autres espèces mais, la réalité, c’est que nous faisons partie de cet écosystème global. Si ce socle disparaît, cela nous impactera », avertit Pascal Canfin. Une bonne nouvelle néanmoins : l’empreinte écologique des pays de l’OCDE a baissé de 5 % entre 1985 et 2012 en raison de la crise économique, mais aussi grâce des améliorati­ons structurel­les : développem­ent des énergies renouvelab­les, tri des déchets, baisse de la consommati­on de viande… « Si des millions de personnes additionne­nt leurs petits gestes, nous avons ensemble une capacité de transforma­tion immense. Réfléchir à ce que l’on consomme, ce que cela a impliqué en termes de déforestat­ion ou de disparitio­n d’espèces, est un levier puissant », conclut Pascal Canfin.

Les animaux terrestres ont vu leur population diminuer de 38 % depuis 1970.

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Les espèces terrestres pâtissent de la prédation humaine.

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