20 Minutes (Toulouse)

Les frondeurs réagissent au plan de Cazeneuve

Le plan de sécurité publique prévoit une enveloppe de 250 millions d’euros

- Florence Floux

Comme un petit parfum de gestion de crise. Bernard Cazeneuve a dévoilé, mercredi soir, son plan pour la sécurité publique, dont l’existence a été déflorée il y a deux semaines, après l’attaque de policiers à ViryChâtil­lon (Essonne). Il prévoit une enveloppe de 250 millions d’euros, dont la majeure partie provient du budget 2017.

« Tout ça, c’est de la poudre aux yeux. Cela prendra des mois. » Un policier

Ce plan pour la sécurité publique, c’est celui qui concerne la base. Elle constitue la majorité des manifestan­ts « sauvages » et la moitié des effectifs de la police nationale. Ceux qui se sentent laissés-pour-compte et qui jugent leurs tâches « indues ». Comme les gardes de tribunaux et de préfecture­s, qui seront abandonnée­s par la police dès que les immeubles en question seront mis sous gardiennag­e ou vidéosurve­illance, a annoncé Bernard Cazeneuve. Les gardes de personnes à l’hôpital et les transfèrem­ents de détenus sont également en cours de discussion avec le ministère de la Justice. Le scepticism­e reste pourtant de rigueur : «Tout ça, c’est de la poudre aux yeux. Cela va prendre des mois à être appliqué. » Même son de cloche chez un collègue : « Cela nous permet de nous recentrer sur notre coeur de métier. Mais, ce que nous demandons, c’est la révision du concept de légitime défense et une meilleure réponse judiciaire. » Justement, ses conditions d’usage devraient faire l’objet de discussion­s entre les ministères de l’Intérieur, de la Justice et les syndicats. Les propositio­ns seront ensuite soumises au Parlement fin novembre. Pour ce qui est des effectifs, les gardiens de la paix qui sortiront de l’école en 2016 et 2017 seront affectés en priorité à la sécurité publique. Quant aux équipement­s, chaque véhicule sera doté d’un extincteur, d’une couverture antifeu et d’une trousse de secours. Ce plan pour la sécurité publique ne met pas fin à la concertati­on avec les organisati­ons syndicales, mais mettra-t-il un terme aux manifestat­ions? Pour un policier, des problèmes persistent : « On ne parle pas de moyens informatiq­ues adaptés avec des logiciels dévolus aux stats, ni du nouveau rythme de travail qui doit entrer en vigueur en janvier. »

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Le ministre a dévoilé son plan en réponse aux manifestat­ions qui ont suivi l’attaque de Viry-Châtillon.

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