Les frondeurs réagissent au plan de Cazeneuve
Le plan de sécurité publique prévoit une enveloppe de 250 millions d’euros
Comme un petit parfum de gestion de crise. Bernard Cazeneuve a dévoilé, mercredi soir, son plan pour la sécurité publique, dont l’existence a été déflorée il y a deux semaines, après l’attaque de policiers à ViryChâtillon (Essonne). Il prévoit une enveloppe de 250 millions d’euros, dont la majeure partie provient du budget 2017.
« Tout ça, c’est de la poudre aux yeux. Cela prendra des mois. » Un policier
Ce plan pour la sécurité publique, c’est celui qui concerne la base. Elle constitue la majorité des manifestants « sauvages » et la moitié des effectifs de la police nationale. Ceux qui se sentent laissés-pour-compte et qui jugent leurs tâches « indues ». Comme les gardes de tribunaux et de préfectures, qui seront abandonnées par la police dès que les immeubles en question seront mis sous gardiennage ou vidéosurveillance, a annoncé Bernard Cazeneuve. Les gardes de personnes à l’hôpital et les transfèrements de détenus sont également en cours de discussion avec le ministère de la Justice. Le scepticisme reste pourtant de rigueur : «Tout ça, c’est de la poudre aux yeux. Cela va prendre des mois à être appliqué. » Même son de cloche chez un collègue : « Cela nous permet de nous recentrer sur notre coeur de métier. Mais, ce que nous demandons, c’est la révision du concept de légitime défense et une meilleure réponse judiciaire. » Justement, ses conditions d’usage devraient faire l’objet de discussions entre les ministères de l’Intérieur, de la Justice et les syndicats. Les propositions seront ensuite soumises au Parlement fin novembre. Pour ce qui est des effectifs, les gardiens de la paix qui sortiront de l’école en 2016 et 2017 seront affectés en priorité à la sécurité publique. Quant aux équipements, chaque véhicule sera doté d’un extincteur, d’une couverture antifeu et d’une trousse de secours. Ce plan pour la sécurité publique ne met pas fin à la concertation avec les organisations syndicales, mais mettra-t-il un terme aux manifestations? Pour un policier, des problèmes persistent : « On ne parle pas de moyens informatiques adaptés avec des logiciels dévolus aux stats, ni du nouveau rythme de travail qui doit entrer en vigueur en janvier. »