Silence radio sur les ballastières
L’armée est muette depuis plus de trois ans sur le sujet de la dépollution du site
Le 21 décembre, Tisséo donnait son feu vert au téléphérique toulousain, reliant l’Oncopole à l’université Paul-Sabatier, via le CHU de Rangueil. En 2020, les voyageurs qui l’emprunteront auront lors de leur trajet une vue imprenable sur les ballastières, quatre lacs situés en bord de Garonne et propriété de l’armée. Mais ce paysage est moins bucolique qu’il n’y paraît. Depuis 1920, des bandelettes explosives inertes y sont enfouies.
Quelque 4700 t d’explosif
Depuis la catastrophe de l’usine AZF voisine, la question de leur dépollution revient régulièrement sur le devant de la scène. Lors de l’ouverture de l’Institut universitaire du cancer, les salariés s’étaient inquiétés de la présence de ces étangs qui contiennent 4700 t de nitrocellulose, sans danger si elle est maintenue dans l’eau. Le 17 novembre, le maire de Toulouse a de nouveau interpellé les ministres de la Défense et de l’Environnement sur le sujet. « Le ministère de la Défense s’était engagé à faire connaître en 2014 la solution technique qu’il retiendrait ainsi que le calendrier et le financement de ces opérations. Depuis, et malgré deux voeux adoptés par le conseil de Toulouse Métropole et le conseil municipal de Toulouse, les échéances concernant la dépollution du site ne sont toujours pas connues », plaide Jean-Luc Moudenc (LR) dans sa missive. La Grande Muette n’a pas failli à sa réputation et son courrier est resté lettre morte. « La direction générale de l’armement n’a pas de solution, pas de volonté car c’est trop cher. Or, quand on voit les périodes de sécheresse que l’on vit, on s’interroge sur le maintien constant du niveau de l’eau », peste Denis Molin de Plus jamais ça ni ici ni ailleurs, mobilisé depuis des années pour la dépollution.