« Impossibilité physique »
Mardi, la Cour de cassation a validé la première impression. Dans un arrêt de 25 pages que 20 Minutes a pu consulter, les magistrats ont noté qu’Henri Leclaire n’avait pas été capable de décrire avec justesse les vêtements que portaient les enfants ni de désigner les pierres ayant servi à leur ôter la vie. Surtout, les policiers ont relevé, à l’époque des faits, lors d’une reconstitution, « son impossibilité physique à grimper le talus » où les corps ont été retrouvés. « C’est une grande victoire, se félicite son avocat, Thomas Hellenbrand. Mon client vit reclus depuis des années par peur des répercussions de tout cela. Nous allons réclamer une indemnisation pour l’infâmie dont il a fait l’objet. » Déjà condamné pour neuf meurtres , dont deux fois à la perpétuité, Francis Heaulme fait aujourd’hui plus que jamais figure de coupable idéal. Ce que déplore Liliane Glock, son avocate. « En trente ans de procédure, on a fait le vide peu à peu pour que mon client soit le seul dans le box des accusés. C’est très mal parti pour que l’on obtienne un procès équitable. » Qualifié de « routard du crime », celui-ci a toujours nié les faits d’une formule glaçante : « Mon style, c’est l’Opinel. Et j’étrangle à mains nues. Montigny, c’est pas moi ! » Il devrait disposer de trois semaines pour développer cette thèse devant les assises de Metz. Le procès pourrait se tenir en avril.