Manuel Valls répond aux questions de nos internautes
MANUEL VALLS L’ancien Premier ministre répond aux questions des internautes de « 20 Minutes »
D ans la perspective de la présidentielle, 20 Minutes propose à ses lecteurs de poser leurs questions aux candidats à la primaire de la gauche. C’est au tour de Manuel Valls, ex-Premier ministre, de se plier à l’exercice.
Gaye : Admettez-vous avoir fait des erreurs en tant que Premier ministre et, si oui, lesquelles ?
Il faut assumer ce qui a été engagé, être fier de ce qui a été réussi, mais reconnaître aussi certaines erreurs. J’ai regretté la manière dont la première version de la loi Travail est sortie. En matière d’égalité des territoires, nous n’avons pas réussi à corriger suffisamment ce sentiment d’abandon, de déclassement, voire d’humiliation que des Français éprouvent dans les banlieues, les territoires ruraux...
Marcel : Pourquoi n’êtes-vous pas favorable au revenu universel ?
Je veux une société qui crée plus d’emplois et qui valorise l’effort et la prise de risques. Le revenu universel que propose Benoît Hamon, c’est-à-dire donner à tout le monde la même somme, n’a pas de sens. Et ce n’est pas tenable budgétairement : 350 milliards d’euros. Je propose un revenu décent de 850 € qui fusionne tous les minima sociaux existants. Il permet également aux 18-25 ans, sous conditions de ressources, d’avoir un revenu d’autonomie. Cela coûte 8 milliards d’euros.
20 Minutes : Ne faut-il pas préparer les esprits à la raréfaction du travail ?
Je ne crois pas à cette thèse. Avec les opportunités de la transition numérique et écologique, il y aura de nouveaux métiers. Si l’on coupe le lien avec le travail, on change la pensée philosophique de la gauche. Je veux que la gauche reste crédible.
Mehada et Marie : Sur le voile, voulez-vous davantage légiférer ?
Tout ne peut pas passer par l’interdit. Il faut engager une bataille culturelle et non religieuse pour l’émancipation des femmes et l’égalité femmes-hommes. Je distingue une tradition du pourtour méditerranéen et un voile brandi comme étendard politique. Il faut aider les associations, les organisations laïques, les femmes dans les quartiers. Il faut combattre cet islamisme politique et radical qui conteste la laïcité. Moi président, je veux incarner cette laïcité qui protège et émancipe.