20 Minutes (Toulouse)

Seize ans après, AZF à l’heure du verdict

Plus de quinze ans après la catastroph­e, un troisième procès s’ouvre ce mardi à Paris

- Béatrice Colin

Le 21 septembre 2001, l’usine AZF explosait à 10h17 causant la mort de 31 personnes et blessant plus de 2 500 personnes. Plus de quinze ans après la plus grave catastroph­e industriel­le qu’ait connue la France depuis 1945, un troisième procès s’ouvre mardi devant la cour d’appel de Paris pour une durée de quatre mois. Avec plusieurs enjeux.

Epilogue judiciaire. Relaxés en première instance au bénéfice du doute, Serge Biechlin, le directeur de l’usine AZF, et la société Grande-Paroisse, filiale de Total, ont été condamnés en appel pour « homicides involontai­res ». Mais ce jugement prononcé en 2012 a été cassé par la Cour de cassation, cette dernière estimant que l’une des juges, vice-présidente de l’Institut national d’aide aux victimes et de médiation, n’aurait pas dû siéger pour des raisons d’impartiali­té. Un arrêt qui remet en cause le jugement et impose un nouveau procès à Paris. Une « triple peine » pour certaines victimes, une opportunit­é pour les accusés de se défendre une troisième fois dans une nouvelle juridictio­n, loin de Toulouse.

Total au banc des accusés ? Comme en 2012, Total, maison mère de la société Grande-Paroisse, fait l’objet d’une citation directe dans le cadre de ce nouveau procès. Si le groupe pétrolier ne fait pas partie des prévenus, plusieurs victimes estiment qu’il a une responsabi­lité dans les décisions prises par sa filiale, notamment en matière d’investisse­ment et de sécurité.

A chacun sa vérité. Selon l’enquête judiciaire, l’explosion est due à un mélange accidentel entre deux produits incompatib­les et qui n’auraient jamais dû se croiser sur le site : l’ammonitrat­e et du chlore. Mais plusieurs autres pistes ont été évoquées, de l’attentat à la météorite. Et certains ne croient toujours pas à la thèse de l’accusation. « Nous allons faire des demandes de supplément d’informatio­ns dès le début du procès, notamment une expertise sismique. Nous nous interrogeo­ns sur la présence de nitrocellu­lose dans le sous-sol », indique Jean-Luc Forget, l’avocat de l’associatio­n d’anciens salariés, AZFMémoire et solidarité.

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L’explosion avait coûté la vie à 31 personnes et en avait blessé 2 500.

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