Deux fortes personnalités
Elu à la tête de la Fédération française de rugby, le 3 décembre, Bernard Laporte devenait, de facto, le chef du sélectionneur. Et on imaginait déjà l’entretien de licenciement se préparer. Les bisbilles entre Novès et Laporte remontent au début des années 2000. L’ancien coach du Stade Toulousain n’apprécie guère la sélection de deux de ses joueurs, convalescents, avec les Bleus. « Ce sont deux personnalités avec un très fort charisme, raconte Emile Ntamack, entraîneur de l’UBB. Bernard est dans l’excès, tandis que Guy est plus réservé. Tous les deux sont intelligents et sauront bosser ensemble. » Si Laporte a rapidement annoncé que Novès et son staff iraient au Mondial 2019 au Japon, son support demeure ambigu. « Il faut jouer le Tournoi pour essayer de le remporter, indiquait Laporte dans L’Equipe, jeudi. Ce n’est plus possible de finir cinquième et d’entendre : “Vous verrez, à la Coupe du Monde, c’est là qu’on fera les comptes“. Ah, on a vu, oui : écrasés par les All Blacks en quart. » Comprenez, Novès est intouchable tant qu’il réussit. Et quand on sait que ce Tournoi offre des déplacements périlleux à Londres et en Irlande, le sélectionneur peut déjà trembler en cas de contre-performance. Titulaire lors des trois test-matchs de novembre, Maxime Machenaud commencera le Tournoi sur le banc, samedi contre le XV de la Rose à Twickenham (17 h 50). Guy Novès a choisi de titulariser à la mêlée le numéro 9 de l’UBB, Baptiste Serin. Il sera accompagné à l’ouverture par Camille Lopez (Clermont). En troisième ligne aile, Damien Chouly a été préféré, principalement pour ses qualités en touche, à Loann Goujon.