La vidéoverbalisation, de l’autre côté de l’écran
Vous ne les voyez pas, mais ils vous ont à l’oeil. Stationnement en double file, empiétement sur les passages piétons ou une piste cyclable… depuis un petit mois, les agents assermentés de centre de vidéosurveillance urbaine (CVU) vidéo-verbalisent les automobilistes indélicats qui sévissent dans le centreville. Un opérateur se consacre exclusivement à cette tâche, 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. Il connaît les « spots » et les horaires critiques. Avec son joystick et sur son écran haute définition, il peut jongler avec une centaine de caméras.
Quand il repère un contrevenant, son premier réflexe est de temporiser. « La règle est d’attendre trois minutes, car il peut y avoir une course urgente », explique-t-il. Ensuite, il passe à la phase concrète de la « cyberprune ». Il zoome sur la plaque d’immatriculation, clique sur la carte pour connaître exactement le numéro de rue puis saute sur un deuxième écran, celui qui est relié au centre de traitement automatisé des infractions routières de Rennes. En quelques secondes, la sanction devient officielle.
Selon Olivier Arsac, l’adjoint à la Sécurité, une « cinquantaine de contraventions par jour en moyenne », allant de 17 à 135 €, sont infligées depuis le coup d’envoi du dispositif. « La consigne est d’y aller tranquillement, précise l’élu. Nous ne sommes pas là pour faire du matraquage, mais pour modifier progressivement le comportement des automobilistes en centre-ville. »