Le restaurateur se dit « menacé »
« C’est parce qu’il a honte qu’il n’a pas voulu venir à son procès », a expliqué son avocate. Une amende de 5000 €, dont 2500 € avec sursis, et l’affichage de la décision pendant deux mois sur la porte du restaurant ont été requis, jeudi, par le ministère public lors du procès du restaurateur de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) jugé pour avoir refusé de servir à manger à deux clientes voilées le 27 août 2016. Filmé à l’aide d’un téléphone portable, Jean-Baptiste Debreux, 65 ans, avait été pris en flagrant délit de propos racistes. « Tous les terroristes sont musulmans. Tous les musulmans sont des terroristes », l’entend-on dire sur la vidéo.
Débat sur le « testing »
Soutenue par le Collectif contre l’islamophobie en France, l’une des clientes est venue témoigner. « J’étais très mal », a-t-elle dit d’une voix faible. L’intention des deux femmes a animé les débats. Etaient-elles en mission pour « tester » un restaurateur dont la « réputation » commençait à faire parler? Se fondant sur le dossier, la procureure a rappelé que ce débat sur le « testing » n’avait pas lieu d’être. L’avocate du restaurateur a été incapable de fournir les documents le prouvant, mais elle assure qu’il a enregistré une baisse de chiffre d’affaires de 40 % depuis l’affaire. « Surtout, il est très mal. Il faut comprendre qu’il a été la cible de menaces. » Elle a demandé la relaxe pour son client. Le tribunal de Bobigny a mis sa décision en délibéré au 16 mars.