La prothèse 3D, une prouesse du CHU et d’une start-up
Le CHU de Toulouse et une start-up ont mis au point une technologie sur-mesure
I lya deux ans, un patient du service pneumologie du CHU de Toulouse bénéficiait d’une greffe d’un poumon. Mais, depuis, il souffrait et avait du mal à respirer à cause d’un rétrécissement de la bronche, survenu après la transplantation. Depuis trois mois, cet homme approchant la soixantaine va mieux. Il a été le premier patient au monde à bénéficier de la pose d’une prothèse trachéo-bronchique 3D en silicone conçue sur mesure. Une première mondiale qui vient de faire l’objet d’une publication dans la revue American journal of respiratory and critical care medicine.
Start-up toulousaine
« Ces rétrécissements, appelés sténoses, sont fréquents et en général on utilise des prothèses standard. Mais elles ont un diamètre régulier et, dans certains cas, s’adaptent mal, ce qui crée des inflammations et d’autres risques importants pour le patient. Jusqu’à présent, nous faisions du bricolage et il arrivait de devoir poser plusieurs prothèses. Celles-ci sont réalisées sur-mesure pour chaque patient », indique le professeur Julien Mazières, l’un des quatre médecins du CHU de Toulouse à avoir participé à cette innovation technologique. Depuis, trois autres patients ont bénéficié de la pose de ce stent personnalisé et deux autres opérations sont d’ores et déjà programmées. « Et pour l’instant, nous n’avons pas eu de complication sévère », poursuit le pneumologue.
Pour fabriquer cette nouvelle prothèse, le CHU travaille depuis près de deux ans avec la jeune start-up toulousaine Anatomik Modeling, spécialisée dans la 3D appliquée au secteur médical. « Nous partons des données médicales du patient et d’un scanner. Nous reconstituons la trachée ou la bronche, nous créons un modèle 3D et nous le corrigeons numériquement là où se trouve la sténose. Puis, nous passons par l’usinage 3D d’un moule pour fabriquer la prothèse », détaille Benjamin Moreno, le directeur général d’Anatomik Modeling qui conçoit déjà des implants pour des malformations de la paroi thoracique.