Isabelle Huppert soigne sa stature pour la statuette
La comédienne a excellé sur les plateaux
S’imposera-t-elle face à la favorite Emma Stone ? Réponse dans la nuit de dimanche à lundi, lors de la cérémonie des Oscars. Toujours est-il qu’Isabelle Huppert joue parfaitement le jeu pour tenter de décrocher la statuette de la meilleure actrice dans Elle. Depuis qu’elle a été primée, en novembre, aux Gotham Awards pour sa prestation dans le film de Paul Verhoeven, la Française a le vent en poupe outre-Atlantique. Elle a ainsi glané ces derniers mois une bonne dizaine de récompenses, dont un prestigieux Golden Globe. Et nous, Français, découvrons une nouvelle facette de cette comédienne que l’on a si souvent perçue comme distante. La faute, sans doute, à certains de ses rôles austères ou sulfureux chez Claude Chabrol, Maurice Pialat ou Michael Haneke. Aux Gotham Awards, elle peinait à reprendre son souffle coupé par l’émotion pendant qu’un large sourire barrait son visage. « Oh my God, I’m speechless » (« Oh mon Dieu, j’en suis sans voix »), glissait-elle. Du haut de ses 63 ans, l’actrice semblait être retombée en adolescence. Depuis sa nomination aux Oscars, Isabelle Huppert s’est lancée dans la campagne pour les trophées dorés. Un marathon médiatique qui lui fait enchaîner interviews pour les magazines culturels et badinages platoniques dans les late shows, ces émissions où les artistes français sont accueillis avec tous les clichés « Oh-la-la-Paris-baguettes » possibles…
Comme Cotillard et Dujardin
« Elle a fait à peu près la même chose que Marion Cotillard ou Jean Dujardin [oscarisés] en souriant, et en faisant comme si elle s’amusait du début à la fin », note Jon Frosh, journaliste cinéma et chef du cahier critiques du Hollywood Reporter. Quand Stephen Colbert lui demande si elle serait prête à jouer une voiture qui se métamorphose dans « Transformers », elle sourit et tente un « Why not ? », sans doute moins par conviction que pour ne pas heurter les adeptes des pop-corn movies. Isabelle Huppert, bientôt icône pop au pays de Beyoncé et Britney Spears ? « lle en est déjà une, d’une certaine manière, affirme le journaliste du Hollywood Reporter. Sa fan base est limitée, peut-être, mais incroyablement passionnée. Elle représente aussi la quintessence de la sophistication française, de sa coolitude, de son élégance. »