Le prix fond aussi
Il y a deux ans, cette bonne vivante a subi une première chirurgie dite « bariatrique ». On lui a posé un anneau gastrique. Elle a perdu 68 kg dans l’opération et gagné cet appétit de moineau si gênant en public. « Le plus culpabilisant, c’est de s’apercevoir que les autres tables ne commandent pas le même plat que vous, pensant que ce n’est pas bon », poursuit la présidente de la jeune association Khrysalide 31 (lire encadré). Mais devenir le centre d’attraction de tout un restaurant n’est pas une fatalité. Car, avec l’explosion des chirurgies bariatriques - anneau, maintenant sleeve ou by-pass, elles ont été multipliées par quatre en douze ans -, la résistance s’organise. Le site Bariachef recense une petite vingtaine de restaurants français qui ont les idées larges et adaptent leurs portions. Le bar à tapas Le Pic de Muret, au sud de Toulouse, est le premier de la Haute-Garonne à faire son entrée dans la liste grâce à l’activisme de Khrysalide 31. « Chez nous, on essaie de faire plaisir à tout le monde », assure Julie Latieule, la patronne. Avec l’aide d’une diététicienne, elle a mis au point un menu complet (plat et dessert) de 150 g tout compris : un poulet à la brésilienne avec ses légumes puis une mousse légère pour ce mois-ci. « Dans un bar à tapas, c’est plus pratique, puisque les récipients sont déjà petits », reconnaît la restauratrice. Le menu n’est pas sur la carte. Ceux qui connaissent la formule le signalent et Julie est toute fière d’incruster en toute discrétion ses petites portions dans des repas de groupe. Le prix, logiquement, est réduit lui aussi. C’est 7 € tout compris. « Blablathérapie », conseils en relooking, ateliers, sorties, etc., l’association Khrysalide 31 vient en aide aux futurs opérés comme aux ex-obèses, et à leurs proches. khrysalide31@gmail.com