Kurosawa a les Nippones à l’oeil
« Mes héroïnes sont un reflet du pays tout entier, confie à 20 Minutes, le réalisateur japonais, Kiyoshi Kurosawa. » Mêlant le cinéma de genre à l’étude psychologique, Kurosawa brosse un tableau passionnant du pays du Soleil-Levant actuel, au travers de portraits de femmes. Focus à l’occasion de la sortie d’un coffret DVD, chez Condor, réunissant dix oeuvres du réalisateur nippon.
Celle qui voit. Le très glaçant Séance (2000) mêle fantastique et thriller autour d’une médium prête à sacrifier une petite fille dans l’espoir de connaître la gloire. « C’est l’histoire d’un couple qui s’ennuie et qui cherche des frissons, précise le réalisateur. Je n’excuse pas cette femme mais je la comprends car la société japonaise ne lui permet pas de s’épanouir. »
VCelle qui a peur. La romancière de Loft (2005) subit à la fois un éditeur menaçant, un archéologue un brin piqué et des apparitions menaçantes. « Elle témoigne de l’aliénation des femmes japonaises », précise Kiyoshi Kurosawa qui signe l’un de ses films les plus effrayants.
Celle qui s’apaise. Parfois cruel, le passé peut, aussi, être source d’apaisement ce qui est le cas dans Vers l’autre rive (2015) où une veuve retrouve le spectre bienveillant de son mari qui l’emmène découvrir des lieux enchanteurs. « En mûrissant, je crois être plus serein et cela déteint sur la protagoniste de ce film », déclare Kurosawa, récompensé à Cannes pour ce long-métrage.