Une ville fictive du 93
Le point de départ de ces douze nouveaux épisodes est la découverte d’un tronc humain dans le 20e arrondissement de Paris. Une enquête qui va mener le groupe à se diriger vers le commissariat dirigé par le commissaire Herville dans le 93. « On avait envie de continuer à tirer le fil de cette amitié professionnelle particulière qui peut exister au sein d’un groupe, entre un commissaire et son équipe », explique Anne Landois, scénariste en chef de la série. Cette saison s’intéresse à la ville de banlieue fictive, Cléry-sous-Bois, « un kaléidoscope des banlieues parisiennes » puisque Bobigny, Aubervilliers, Villejuif, Bagnolet, Gennevilliers, Saint-Ouen ont servi de décors. « Ça m’intéressait de savoir ce qui se passait dans le 93, de décrire les relations troubles entre les voyous, les mairies et la police », expose Anne Landois. « J’espère que l’on n’a pas fait de gros raccourcis, poursuit la showrunneuse. On s’est efforcé de ne pas être caricaturaux. La Seine-SaintDenis, c’est une réalité complexe. Dans “Engrenages”, on prend le temps de comprendre comment les liens parfois incestueux ou de marchandage avec le diable peuvent se faire, ce qui rend la complexité du polar intéressante. » Les deux réalisateurs de la série se sont frottés à la réalité de la Seine-SaintDenis. « On a été menacé à de nombreux moments pendant le tournage, raconte Frédéric Jardin, qui a réalisé les six premiers épisodes de la saison. On a mis le feu à nos camions-loges à Bagnolet, le soir du 13 juillet, c’était très chaud. Par souci de réalisme, on va dans des quartiers et c’est souvent très compliqué. C’était un tournage parfois dangereux. »