Retourner au travail, l’autre combat des femmes
Les résultats de deux études menées auprès de patients et d’entreprises ont été dévoilés
Il y a un peu plus d’un an, Marie-Pierre, commerciale dans une grande entreprise, quittait son travail la veille de son opération d’un cancer du sein. « Je pensais en avoir pour trois mois. Mais il y a eu des complications, j’ai subi une double ablation des seins et puis il y a eu la reconstruction. Je n’ai pas encore repris, j’ai peur mais je suis impatiente », raconte cette ancienne patiente de l’Institut universitaire du cancer de Toulouse (IUCT). Comme elle, de nombreuses femmes appréhendent de retourner au travail. Pas toujours pour les mêmes raisons. Parfois par peur d’être isolée, de ne pas tenir la cadence ou d’avoir à subir les reproches de leurs collègues qui ont dû mettre les bouchées doubles en leur absence. Ce qui arrive dans 20 % des cas. C’est ce que révèle l’une des deux études menées sur le thème « comment concilier travail et cancer ou maladie chronique » et dont les résultats ont été dévoilés ce mercredi. L’association La Vie après, dont Marie-Pierre est membre, s’est chargée de relayer un questionnaire auprès de patientes. Plus de 800 femmes atteintes d’un cancer du sein y ont répondu. Et si combattre la maladie reste le centre de leurs préoccupations durant leur arrêt maladie, d’autres phénomènes viennent parasiter leur convalescence. « Dans le secteur privé, 70 % d’entre elles perdent des revenus durant leur arrêt et 30 % indiquent avoir repris leur activité pour des raisons financières », souligne MarieLaure Fernandez de l’association.
Difficultés des entreprises
Si les entreprises se disent soucieuses du bien-être de leurs employés atteints d’un cancer ou d’une maladie chronique, 71 % reconnaissent dans une deuxième étude menée par l’IUCT qu’elles rencontrent des difficultés à gérer leur maintien ou leur retour au travail. « Aujourd’hui, nous avons ces résultats et nous devons nous en servir. Nous pouvons répondre aux besoins des entreprises qui demandent par exemple à avoir plus d’informations sur les pathologies ou un annuaire des interlocuteurs », avance Dorra Kanoun, oncologue à l’IUCT.