S’ouvrir par la médiation animale
Grâce à la zoothérapie, les enfants atteints d’autisme lâchent prise et sortent de leur bulle
Des babines humides, un poil doux ou une odeur spécifique… Des détails parfois anodins qui ont le pouvoir d’apaiser les enfants autistes. Certaines associations proposent de mettre en place des séances de zoothérapie, ou médiation par l’animal. C’est le cas d’Umanima, à SaintGilles, dans la périphérie de Rennes (Ille-et-Villaine). Chiens, chevaux et lapins sont les alliés des soignants, qui assurent un suivi au long cours des jeunes patients. « Par exemple, en ce moment, je suis une enfant de 4 ans. Elle avait de
« Et enfin, ils se mettent à échanger petit à petit avec leurs parents. »
Marjolaine Duval, Umanima
grosses difficultés pour établir des relations avec d’autres personnes. Elle ne supportait pas le contact physique et n’accrochait pas le regard des autres. Nous avons commencé à travailler avec des chevaux. Au bout de deux ans de suivi, nous avons remarqué une nette amélioration. Aujourd’hui, la petite fille peut monter sur le cheval, adossée à sa maman. C’est un énorme progrès », indique Marine Béchu, éducatrice spécialisée et formée par l’association Umanima à la zoothérapie. L’enjeu de la zoothérapie pour les enfants autistes est de les sortir de leur isolement. « Nos patients présentent souvent des stéréotypies. Ils se balancent d’avant en arrière, ou ne détachent jamais leurs mains. C’est une façon pour eux de s’apaiser. Mais ça les coupe du monde et peut même parfois mener à de l’automutilation. Nous sommes là pour les faire lâcher prise », explique Marjolaine Duval, assistante sociale formée à la médiation par l’animal chez Umanima. L’éveil au monde extérieur se fait progressivement. « Au bout de plusieurs séances, les enfants commencent à percevoir l’animal comme un être vivant. Ensuite, ils vont assimiler que nous sommes des intervenants présents pour les aider. Et enfin, ils se mettent à échanger petit à petit avec leurs parents », développe Marjolaine Duval. L’association adapte chaque séance à ses petits patients, individuelle ou en groupe, dans leurs locaux ou dans les institutions qui prennent en charge les malades. Du sur-mesure.