Merck condamné à fournir l’ancien Levothyrox
La justice toulousaine a condamné Merck à fournir l’ancienne formule à des patientes
Le tribunal de grande instance de Toulouse a condamné ce mardi le laboratoire Merck à fournir l’ancienne formule du Levothyrox à des patientes de Haute-Garonne. Soutenues par le collectif des victimes du nouveau Levothryox, elles avaient lancé une procédure en référé pour contraindre le laboratoire. Celle-ci permet d’avoir une décision rapide et a donc été examinée le 8 novembre.
Une astreinte de 10 000 €
« C’est une pression non négligeable à livrer de l’Euthyrox [l’ancienne formule du Levothyrox commercialisée dans les autres pays européens]. Si le laboratoire ne fournit pas le médicament sous 48 heures aux pharmaciens des patientes, il aura une astreinte de 10 000 € par jour de retard pour chaque infraction constatée. Les pharmaciens remettront une attestation aux patientes », indique Jacques Lévy, l’avocat des 92 patientes qui avaient lancé la procédure. Seuls 25 dossiers ont été retenus, ceux des habitantes de Haute-Garonne, du ressort géographique du tribunal de grande instance. Dans son jugement, Marc Pouyssegur, le président du TGI a aussi indiqué que le « laboratoire ne saurait se retrancher derrière l’absence actuelle d’autorisation de mise sur le marché du médicament ancienne formule (…) alors que celui-ci continue à être fabriqué et vendu dans tous les pays limitrophes en Europe ». Face à la colère de plusieurs patientes, victimes d’effets secondaires après la prise de la nouvelle formule, le ministère de la Santé avait autorisé le fabricant à piocher dans les stocks destinés aux autres pays européens et à fournir 190000 boîtes. Or la plupart n’arrivent plus à se fournir auprès de leur pharmacie. « Nous étions obligées d’aller acheter de l’Euthyrox en Espagne et d’en envoyer à des patientes. C’est grave parce que peut-être que nous n’en avons pas le droit », souligne Sylvie Chéreau, la fondatrice du collectif pour qui il s’agit d’une « grande victoire ». « Maintenant, il va falloir comprendre ce qui nous est arrivé. Aujourd’hui c’est le Levothyrox, mais demain ce sera peut-être un autre médicament », estime-t-elle.