L’appel de Cahuzac motivé par sa «peur d’aller en prison»
« Je ne souhaite pas que ma mère et mes enfants me voient aller en prison. J’éprouve un sentiment assez banal, la peur. La peur d’aller en prison. » Lundi, Jérôme Cahuzac a expliqué aux juges pourquoi il avait décidé d’interjeter appel de sa condamnation. Fin 2016, l’ex-ministre du Budget avait écopé d’une peine de trois ans ferme pour fraude fiscale et blanchiment, ainsi que de cinq ans d’inéligibilité. En 2012, Mediapart avait révélé qu’il avait un compte en Suisse. Jérôme Cahuzac avait d’abord nié les faits, avant de démissionner, puis d’avouer. Le scandale avait fait trembler le gouvernement Hollande avant d’entraîner « un électrochoc salutaire », comme l’a souligné l’ONG Transparency International, avec la création d’un parquet national financier et d’une agence anticorruption. Face aux magistrats de la cour d’appel de Paris, l’ex-élu n’est pas seul. A ses côtés, l’ancien avocat Philippe Houman, « cheville ouvrière » du transfert des avoirs de Suisse à Singapour, condamné en première instance à un an de prison avec sursis et à 375000 € d’amende. Leur pari est risqué : pour fraude fiscale, la peine contre l’héritière de la maison Nina Ricci en 2017 avait été allégée. Celle contre l’ex-secrétaire d’Etat Thomas Thévenoud avait, elle, été alourdie fin janvier. Les réquisitions sont attendues le 20 février.