Balance ton plan
« 20 Minutes » dévoile en exclusivité les propositions phares de trente associations et d’institutions afin de changer les mentalités.
«Légiférer, c’est bien. Mais, la véritable question, c’est comment changer les mentalités dans chaque foyer? » Pour Axel Dauchez, fondateur de la plateforme citoyenne Make.org, la lutte contre les violences faites aux femmes ne peut se penser sans l’engagement de la société civile. Imaginée dès avril 2017 par ce site de lobbying participatif, une consultation en ligne a permis à 400 000 internautes d’émettre plusieurs propositions visant à réduire toutes formes de violences sexistes. Acteurs privés (la Fondation Kering, Facebook…), institutions (région Ile-de-France), personnalités et associations spécialisées se sont ensuite concertés pour leur donner corps sous la forme d’un plan. Consulté en avantpremière par 20 Minutes, ce plan, qui est dévoilé ce mercredi, doit s’étaler sur les trois prochaines années et s’articule autour de huit mesures (lire l’encadré).
Signalement et éducation
Certaines seront portées par des associations partenaires, et devraient en partie être financées par la fondation Make.org, du mécénat ou des fonds privés. Ce sera le cas, par exemple, pour le numéro d’écoute de femmes victimes de violences (3919). Subventionné en grande partie par l’Etat, il devrait être consolidé à hauteur de 500 000 € par an, notamment pour créer un tchat. D’autres mesures, elles, ne « coûteront rien », assure Axel Dauchez. Mais exigeront un intense travail de lobbying. Marie-Noëlle Bas, présidente de l’association Chiennes de garde, a d’ores et déjà rencontré le CSA pour appuyer le développement de programmes consacrés à la sensibilisation contre les violences sexistes. Prochaine étape : convaincre les producteurs et les principaux diffuseurs de programmes destinés aux 4-8 ans comme Gulli, FranceTV, TF1 ou M6. L’ambition de ce plan ne trahit-elle pas un désengagement des pouvoirs publics? « Si, d’une certaine façon, juge Marie-Noëlle Bas. C’est justement parce que, nous, les associations, nous sommes peu entendues, qu’il fallait que la société civile s’en empare. C’est l’opinion publique qui détermine la volonté politique. »