Testé sur Terre
Une action qui pourrait être banale au premier abord, mais qui a nécessité toute l’ingéniosité des membres de la Nasa, qui dirige les opérations. Ces derniers ont dû trouver une nouvelle technique de forage, sans l’intervention des stabilisateurs qui se trouvaient de chaque côté de la tige. « Cela semble plus facile à dire qu’à faire car si ça part de travers, le temps que les informations arrivent sur Terre, il est trop tard pour réagir et l’on pourrait abîmer la foreuse et endommager d’autres instruments. Il a donc fallu reprogrammer intégralement le robot. Et pour cela, ils ont utilisé un clone intégral de Curiosity qui se trouve à Pasadena », explique Olivier Sanguy, le journaliste scientifique de la Cité de l’Espace. Si la foreuse a repris du service, aucun échantillon de sol n’a pu être récupéré et analysé par le micro-laboratoire intégré au rover. Lors des 15 forages précédents, les résultats avaient permis de démontrer qu’il y avait eu de l’eau liquide sur Mars il y a 3 à 4 milliards d’années. « C’est un des autres problèmes du changement de procédure. Ils vont devoir désormais secouer la foreuse au-dessus du réceptacle pour récupérer les échantillons de sol. Et c’est peutêtre là la plus grosse inconnue, car ils n’ont pas pu reconstituer la gravité de Mars qui est trois fois moins importante que sur Terre », poursuit Olivier Sanguy. « Honnêtement trouver une solution à 300 millions de kilomètres, c’est déjà un sacré challenge. Ces nouveaux forages, sur des sites différents, vont nous permettre d’en apprendre plus sur la stratigraphie et le passé de Mars », insiste Sylvestre Maurice, astrophysicien toulousain à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (Irap) et inventeur de la ChemCam, le laser du rover Curiosity. Pour découvrir Curiosity et ses différents instruments, pas besoin d’aller à Pasadena, en Californie. La Cité de l’Espace présente à ses visiteurs une version à taille réelle du robot.