Voyant au verre pour la consigne
Un projet de retour à la consigne est porté par une Toulousaine
Et si on revenait à la consigne, cette petite somme supplémentaire versée à l’achat d’une bouteille en verre de vin ou d’eau et remboursée lors de son retour vide en magasin ? Cette idée, pas très révolutionnaire, était d’usage en France durant des décennies. La Toulousaine Marion Lembrez veut la remettre au goût du jour. « J’ai compris qu’on cassait un bel objet, une bouteille en verre est un contenant et pas un vulgaire emballage. Derrière le recyclage du verre, il y a un processus lourd et polluant, on chauffe pendant vingt- quatre heures à 1 500 °C pour recréer une bouteille », détaille la militante. Pour passer de l’idée au projet, elle a créé Consign’Up et a intégré l’incubateur Première brique de Toulouse Métropole.
Moins polluant
Consciente qu’elle ne pourra pas convertir les grandes surfaces, ces dernières semaines elle a fait la tournée des brasseurs et producteurs de vins installés à moins de 200 km de la Ville rose, ainsi que des cavistes, des Amap et des épiceries bios. A chaque rendez-vous, elle met en avant une étude menée en 2009 en Alsace, où la consigne perdure. Elle prouve à la fois que cela permet de limiter le recours aux ressources naturelles et diminue en même temps l’empreinte écologique, grâce à une économie de 75 % d’énergie. Pour la mettre en place, elle veut créer une station de lavage. « Elle devra traiter un million de bouteilles chaque année pour avoir un modèle qui tient la route et créer ainsi une véritable filière », poursuit Marion Lembrez. Elle peut déjà compter sur le soutien d’une dizaine de brasseurs locaux. Et sur une tendance de fond. Un projet similaire porté par l’association Locaverre dans la Drôme, et soutenu par des collectivités, vient d’être désigné lauréat de « Mon projet pour la planète ».