20 Minutes (Toulouse)

Le monde est à eux

Vingt ans après 1998, les Bleus sont à nouveau champions du monde. Fous de joie, des millions de Français sont descendus dans les rues fêter ce titre historique.

- De notre envoyé spécial à Moscou, Nicolas Camus

« C’est ceux qui y croient le plus qui gagnent. Et nous, on y croyait dur comme fer. »

Kylian Mbappé

Les Français, vainqueurs des Croates (4-2), ont remporté la Coupe du monde pour la deuxième fois

« Champions du monde !! » Le cri se fait entendre au loin, dans la zone mixte du stade Loujniki. On ne sait pas bien s’il vient d’Umtiti ou de Mendy, passés juste avant, musique à fond. Peu importe. Les joueurs de l’équipe de France, après avoir arrosé Deschamps en pleine conférence de presse, défilent devant nous et tentent de trouver les mots. Ils n’y arrivent pas vraiment. « C’est difficile, il y a tellement de choses derrière tout ça ! C’est dur de s’exprimer, indique Lloris, rayonnant. C’est un privilège d’avoir pu soulever cette Coupe. On est très fiers. »

Ils peuvent. Vingt ans après, ces Bleus ont offert à la France entière un nouveau moment de bonheur absolu, grâce à leur victoire en finale contre la Croatie (4-2), dimanche. Il ne faut pas s’arrêter au score, ce fut extrêmemen­t laborieux, mais les Bleus ont fini par se défaire des Croates. L’équipe de France tient sa deuxième étoile. On a des frissons partout, et c’est terribleme­nt bon. « On entre dans l’histoire. C’est un rêve de gosse qui se réalise. Il faut profiter ! », savoure Antoine Griezmann, qu’on a vu en larmes avant de recevoir la Coupe. « Je voyais mon père et ma mère qui m’ont laissé partir à 13 ans, ma femme qui est là tous les jours et qui s’accroche, ma petite fille. C’était beaucoup d’émotions, de joie. »

Avant, sur le terrain, les Français ont beaucoup souffert. Des finales, on ne retient jamais la manière, et c’est tant mieux. Les Bleus ont marqué quatre fois, mais n’ont rien maîtrisé. Un sentiment de fébrilité s’est installé dès les premières minutes, et ne s’est jamais estompé. On ne sait pas comment, mais la France a malgré tout viré en tête à la mi-temps. Le Croate Mandzukic, contre son camp, et la vidéo, pour le penalty de Griezmann, ont bien aidé.

Les Bleus ont creusé l’écart autour de l’heure de jeu, par Pogba puis Mbappé, avant que Lloris ne remette tout le monde sous pression après une énorme boulette. Mais les Bleus ont résisté. « Ce ne sont pas forcément les plus beaux ou les plus grands qui gagnent, c’est ceux qui y croient le plus, résume Mbappé. Et nous, on y croyait dur comme fer. » On aura le temps de parler un peu plus tard des destins individuel­s, de Mbappé et de Deschamps, mais ce n’est pas encore l’heure. L’heure est à la fête. Les joueurs seront d’ailleurs sur les Champs-Elysées dans l’après-midi.

Ceux qui étaient trop jeunes ou pas encore nés en 1998 vont pouvoir se fabriquer leurs propres souvenirs d’une France qui gagne, et de la liesse que seule une Coupe du monde peut engendrer. Ce n’est que du foot ? Peut-être. Mais il n’y a que le foot, alors, pour mettre un pays dans un état pareil. Profitez ! On ne sait jamais quand ça reviendra.

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 ??  ?? Au coup de sifflet final, les Bleus ont laissé éclater leur joie après cet exploit contre les Croates qui les fait entrer dans l’histoire du sport.
Au coup de sifflet final, les Bleus ont laissé éclater leur joie après cet exploit contre les Croates qui les fait entrer dans l’histoire du sport.

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