Des montres hors contrôle
Après l’interdiction de l’usage des portables à l’école, les montres connectées sont vues par les parents comme des moyens de surveiller leurs enfants. Mais ces derniers sont aussi à la merci d’individus prêts à pirater ces objets.
Elles sont dotées d’une carte SIM, d’un micro, d’un GPS, et accessoirement, elles donnent l’heure. Depuis que le téléphone portable a été proscrit des cours d’écoles, les montres connectées ou « smartwatch » ont la cote auprès de certains parents. Fixés au poignet des enfants, ces « minitéléphones portables », très discrets, permettent aux parents de savoir en permanence où se trouve leur bambin, et de pouvoir le contacter à tout moment. Mais ces objets ne sont pas sans danger, rappellent des associations de consommateurs.
« Pour moi, c’est une réelle alternative au portable, assure Sylvie, dont le fils de 11 ans est scolarisé dans le 10e arrondissement à Paris. Avec une montre connectée, je peux le géolocaliser. S’il ne répond pas ou tarde à rentrer, il sait qu’on va regarder où il se trouve. » La montre connectée semble donc être la solution pour les parents qui souhaitent garder un oeil sur leur progéniture. Mais ce n’est pas l’avis du Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc), qui regroupe une quarantaine d’associations de consommateurs en Europe. « En quelques gestes, un inconnu peut prendre le contrôle de la montre, explique Johannes Kleis, porte-parole du Beuc. Il peut suivre l’enfant, l’écouter et même communiquer avec lui. »
Ainsi, le Beuc appelle l’Europe à fixer des normes de sécurité en la matière et milite pour un meilleur encadrement de l’utilisation de cet objet, voire pour son interdiction. En France, « les montres connectées pour enfants ne sont pas interdites, précise la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil). Le risque le plus important est la réutilisation malveillante des informations personnelles volées et les actions ciblées de la part de personnes malintentionnées (hameçonnage, harcèlement...). » L’Allemagne a, pour sa part, choisi d’interdire les ventes de montres connectées à destination des 8- 12 ans, expliquant que certains parents s’en servaient « pour surveiller l’environnement de leur enfant, et espionner les enseignants dans les salles de classe ».
« Un inconnu peut suivre l’enfant et même communiquer avec lui. » Johannes Kleis, porte-parole du Beuc