Les joueurs de l’équipe de France rompent avec le bling-bling et s’investissent en faveur d’oeuvres caritatives
Les joueurs de l’équipe de France s’investissent en faveur d’oeuvres caritatives
L’affaire aurait pu mal tourner, mais non. Les bagues, « façon NBA », voulues par les joueurs français pour célébrer leur titre mondial, seront finalement payées par Pogba. Certains Bleus avaient demandé à la FFF de participer, mais d’autres n’étaient pas à l’aise avec cette idée. Cela aurait été dommage de ruiner les efforts déployés pour redorer l’image de l’équipe de France. Après le Mondial, on a beaucoup parlé de la redistribution d’une partie de la prime de victoire (environ 350 000 € par personne) à des associations ou des causes humanitaires. Les joueurs n’ont pas attendu de décrocher une deuxième étoile.
« C’est très réfléchi, sérieux. On n’est pas dans l’émotionnel. » Luc Lloris, le père du gardien des Bleus
En mars, ils avaient informé la FFF de leur volonté de créer un fonds d’actions. Il a vu le jour sous le nom d’« Avenir Bleu ». Son fonctionnement : les joueurs mettent au pot régulièrement, de manière égale, et ils discutent, entre eux, des actions qu’ils aimeraient soutenir et en font part à la fédération, qui s’occupe de la logistique. Depuis la création de ce fonds, les services de pédiatrie de quatre hôpitaux de la région parisienne et de Marseille ont notamment bénéficié de ce programme. Le fil rouge sera l’aide aux enfants malades ou défavorisés. Elle pourra se faire directement ou via des associations avec lesquelles les joueurs sont déjà en contact. Ils sont nombreux, comme Mbappé avec Premiers de cordée, à s’investir de manière individuelle. « C’est quelque chose dont ils discutent entre eux, explique Luc Lloris, le père de Hugo, qui a porté l’initiative. C’est très réfléchi, sérieux, on n’est pas dans l’émotionnel. » Comprendre, ce n’est pas un projet en l’air pour faire bien. Il plaît beaucoup, en tout cas, à Sylvain Kastendeuch, coprésident de l’Union nationale des footballeurs professionnels. Cela fait écho au mouvement Positive football, que l’UNFP est en train de mettre sur les rails pour encourager les initiatives des joueurs, en leur apportant un soutien logistique. « L’accueil des joueurs est très bon. Ils ont de plus en plus envie de s’investir, estime l’ex-défenseur de Metz. Mais il y a un besoin d’encadrer tout ça, et ils nous attendent là-dessus. » Paradoxalement, les joueurs seraient plutôt mal à l’aise quand quelqu’un évoque leurs actions. « On va voir comment tout ça se met en oeuvre, mais ça participe à une action positive, généreuse, apprécie Luc Lloris. C’est une nouveauté dans le football français. » En Angleterre, l’England footballers foundation a récolté plus de 5,5 millions d’euros depuis sa création, en 2007.