Des experts analysent le réalisme des séries télé
Plausibles ces séries TV ? Samedi, des scientifiques répondent à la question
Faut-il s’inquiéter de cohabiter un jour avec des robots humanoïdes doués de sentiments (ou ressentiments) comme dans « Westworld » ou « Real Humans » ? Et l’Amérique de Trump peut-elle un jour dériver dans une dictature puritaine et sexiste façon « La Servante écarlate » ? Bref, est-ce que les séries télé en font des louches ou bien est-ce qu’elles décrivent parfois un futur possible ? De vrais scienti-
« Pour un profil ADN, même urgent, il faut compter 24 h. » Philippe Rouger, ex-chef de la police scientifique
fiques vont répondre à cette question, samedi à Toulouse lors d’une soirée (lire l’encadré). Patrick Rouger, l’ancien directeur de la police technique et scientifique du SRPJ de Toulouse, fera partie de ces décodeurs. Evidemment, il disséquera les séries policières. Et, sans tout spoiler, il ne va pas accabler l’équipe du pionnier Grissom. « Au niveau des techniques utilisées, il n’y a pas de grandes différences, la série est plutôt réaliste », concède-t-il. En revanche, sur les délais, l’ex-policier tique. « Pour un profil ADN, même urgent, il faut compter au mieux 24 h », et pas 30 secondes, « pour les empreintes papillaires, on y arrive en 1 h 30, du prélèvement à l’identification si l’individu est fiché. » En plus d’être trop rapides, « Les Experts » sont aussi pour lui trop « multicarte ». « La police technique et scientifique n’a pas d’arme, même s’il nous arrive de porter des gilets pare-balles pendant les prélèvements sur le terrain », explique ce spécialiste. Elle n’interroge pas les témoins non plus.
D’autres Shawn Murphy ?
Autre série phénomène décryptée, autre expert. Depuis la première
diffusion de « The Good Doctor », Mélina Dell’Armi, docteure en psychopathologie spécialisée dans l’autisme, n’entend parler que de Shawn Murphy. Et elle s’en réjouit.
« Il était temps qu’on sorte des représentations à la “Rain Man”, car il y a autant de formes d’autisme que de personnes concernées, dit-elle. Certains présentent des compétences intellectuelles élevées, d’autres non. » Pour elle, le côté mémoire visuelle hyperdéveloppée de Shawn Murphy, son « syndrome savant », fait partie des aspects vraisemblables de la série. « Il y a énormément d’adultes qui ignorent qu’ils présentent un autisme. Ils ont un modèle de fonctionnement différent, mais cela ne les empêche de faire carrière chez Airbus ou ailleurs... »