Des commerces débarquent à l’aéroport
Boutiques, restos, l’aéroport se mue en Eldorado commercial
Un Starbucks, une Fnac, le J’Go, la boutique du Stade Toulousain… et, à partir du mois de mars, la toute première boutique de lingerie Victoria’s Secret. Non, vous n’êtes pas dans l’hypercentre de la Ville rose mais au-delà de la rocade, à l’aérogare, où il sera bientôt conseillé d’emporter son cabas en plus de sa valise à roulettes.
« Ce n’est plus un lieu uniquement utilitaire mais un vrai lieu de vie » P. Crébassa, pdt du directoire
Avec neuf nouvelles boutiques souvent inédites ( des cosmétiques Rituals aux bijoux espagnols de TOUS) et huit nouveaux restaurants, l’aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) achève cette semaine sa mue en temple du shopping. Une étape supplémentaire après celle franchie au printemps 2018, avec l’inauguration de l’immense duty free qu’on est désormais obligé de traverser pour embarquer. Les fromages tarnais y côtoient les cartouches de cigarettes et les flacons de parfum. Et des parents avec une furieuse envie de bander les yeux de leurs enfants, tant le lieu regorge de peluches et de confiseries. « Cette évolution marque notre volonté de ne plus faire de l’aérogare un lieu uniquement utilitaire mais un vrai lieu de vie dans lequel le passager peut profiter de son voyage avant même d’avoir pris l’avion », explique Philippe Crébassa, le président du directoire d’ATB. Cette tendance aéroportuaire est mondiale. Elle vient satisfaire « le besoin de diversité » qui ressort de toutes les études clientèles. Ainsi, Victoria’s Secret n’est pas là par exemple pour créer des émeutes
chez la gent féminine mais plutôt pour servir d’escale cadeau aux passagers hommes. Le concept revêt toutefois ici une « Toulouse Touch » avec des mélanges régional/international et terroir/high-tech, comme le montre la boutique insolite La tête dans les étoiles & looping, avec des jeux liés à l’aéronautique et au spatial. A Blagnac, les boutiques sont parfois gérées en direct par l’aéroport, ou par deux concessionnaires, Lagardère et AREAS (groupe Elior). Philippe Crébassa ne donne pas de chiffre. « Mais l’objectif est d’augmenter la part des revenus extra- aéronautiques, qui contribuent à l’économie générale de l’aéroport », dit-il. Bref, si cela ne rapportait pas, la salve d’inaugurations de la semaine n’aurait pas été tirée.