La bière se fait aussi mousser pour les fêtes
Chaque année, de nombreuses brasseries sortent leur édition de Noël
Il était une fois la bière de Noël. On raconte « qu’avant de recevoir les nouvelles cargaisons d’orge et de houblon, les brasseurs avaient pour habitude, faute de pouvoir stocker, d’écouler les restes de l’année dans un dernier brassin », explique Romain Perné, responsable produit chez Bières Cultes. De cette contrainte est née « une bière corsée, ambrée et généralement destinée aux employés du site de production. Sauf que pour masquer un peu le goût, les brasseurs l’agrémentaient d’épices. »
Si les techniques de conservation ont évolué depuis, la tradition perdure. Des grandes aux micro- entreprises, beaucoup choisissent de produire cette bière « généralement assez titrée [avec un fort taux alcoo- lique] à la teinte sombre et au goût d’épices (cannelle, gingembre, clou de girofle…) ou d’écorce d’agrumes, explique Cédric Brottier, gérant de la brasserie L’Instant en Seine-et- Marne. Pendant cette période, les clients acceptent plus facilement de boire des bières plus alcoolisées aux arômes atypiques. Nous pouvons ainsi sortir des sentiers battus. »
Un brassin spécial
Sauf que la bière de Noël, c’est un peu comme les pizzas. Il existe autant de recettes que d’amateurs. « Beaucoup de brasseurs prennent le contre-pied de la tradition, si bien qu’il n’y a plus vraiment de caractéristique précise de la bière de Noël. C’est simplement un brassin spécial réalisé pour les fêtes ». Illustration avec la brasserie O’Clock Brewing à Bois-d’Arcy (Yvelines). Les patrons y ont créé « la boisson que nous souhaitions avoir au pied du sapin », explique Sébastien Rosset, le cogérant. Résultat ? « Une red ale sur des notes de pain grillé, fortement houblonnée et avec une amertume bien prononcée », produite à 40 hectolitres et à consommer avec modération pendant l’ouverture des cadeaux.