Des « gilets jaunes » sur le pont

Dimanche, au lendemain de l’« acte 8» des « gilets jaunes » qui a rassemblé plus de 3 000 personnes à Toulouse, des centaines de femmes issues du mouvement ont marché dans les rues de la Ville rose. « Précarisées, discriminées, révoltées, femmes en première ligne », pouvait-on lire sur la banderole en tête de cortège.

Parmi elles, Marie-Claire, mobilisée depuis la première heure. Cette aide à domicile a décidé de rejoindre le mouvement pour porter la voie des personnes âgées qu’elle visite tous les jours. « Certaines sont précaires et doivent choisir entre manger et se soigner, entre avoir une aide pour le ménage ou pour faire les courses », déplore cette mère de trois enfants. Pour elle, la hausse du carburant a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. « En tant qu’aide à domicile, nous utilisons beaucoup notre voiture et nous ne sommes pas rémunérées à la hauteur de ce que nous dépensons en essence. C’est une profession très féminine, payée au Smic, où l’on commence tôt et on finit tard, et on oublie qu’on a une double casquette, après le travail, il y a la maison », relève celle qui a retrouvé « de l’humanité, de la solidarité et de la citoyenneté » au sein du mouvement des « gilets jaunes ». Dans l’après-midi, plusieurs d’entre eux se sont réunis en assemblée générale à Sesquières pour organiser la suite. Ils ont notamment voté un « blocage général de l’économie », le 13 janvier.