20 Minutes (Toulouse)

Coup de collier contre les animalerie­s

La vente d’animaux d’élevage est interdite en Californie depuis le 1er janvier

- Fabrice Pouliquen

Un highland fold femelle attend famille aimante au sous-sol d’une jardinerie parisienne. Le prix pour ce chat de race ? 1 500 €. En attendant, le chaton patiente, au même titre que les rats, lapins, serpents, hamsters et cochons d’Inde quelques rayons plus loin. En Californie, cette situation n’est plus possible. Depuis le 1er janvier, leurs animalerie­s n’ont plus le droit de vendre des animaux issus d’élevage, mais seulement de proposer des chiens, chats et lapins abandonnés dans des refuges.

Des fermes d’élevage intensif

La Grande-Bretagne devrait rapidement se doter d’une loi similaire en interdisan­t la vente des chiens et chats de moins de six mois dans les animalerie­s. Outre- Manche, cette nouvelle loi entrera en vigueur courant 2019, « probableme­nt au premier semestre », indique Arnauld Lhomme, responsabl­e des enquêtes à 30 millions d’amis. La fondation aimerait que la France suive le mouvement. D’une part, ces lois permettent d’orienter prioritair­ement les foyers en quête d’un animal de compagnie vers les refuges où attendent des candidats à l’adoption. D’autre part, l’objectif est de briser la chaîne d’approvisio­nnement des animalerie­s, dont certaines se fournissen­t dans les fermes d’élevage intensif. « Il y a quelques jours, 30 millions d’amis publiait des images d’un élevage de lapins et rongeurs à Lapte (Haute-Loire) fournissan­t des animalerie­s et dans lequel s’entassaien­t 1 673 animaux dans des cages exiguës, sur des sols grillagés », raconte Arnauld Lhomme. Un cas parmi d’autres, regrette celui qui a dévoilé par le passé d’autres dérives, notamment dans des élevages français de chiens. « Dans la Meuse fin octobre, précise-t-il. Là encore, ces élevages fournissai­ent des animalerie­s. » Jean-Philippe Darnault, lui, est contre l’interdicti­on d’animaux d’élevage dans les animalerie­s. Et pour cause, il est le président-fondateur d’Animalis, chaîne française d’animalerie­s créée en 1997. « Nous travaillon­s avec 55 élevages français, nous sommes très régulièrem­ent contrôlés par les agents de la direction départemen­tale de la protection des population­s. Si nous ne prenions pas soin de nos animaux, cela ferait longtemps que nos clients et les associatio­ns de protection animale nous auraient épinglés. Et à juste titre. »

Pour Jean-Philippe Darnault, l’urgence en France est d’appliquer les règles pour l’élevage et la vente de chiens et de chats entrées en vigueur le 1er janvier 2016. Elles obligent notamment les particulie­rs à se déclarer éleveurs dès la première portée vendue. « L’objectif était de lutter contre le travail dissimulé, beaucoup se lançant dans l’élevage pour arrondir leurs fins de mois sans bien souvent se soucier du bien-être de leurs animaux, précise Arnauld Lhomme. Trois ans plus tard, ces nouvelles règles ne sont pas appliquées, et très peu de contrôles ont été effectués. »

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En France, un particulie­r doit se déclarer éleveur dès la vente d’une portée.

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