Le sexisme pris pour cible
Une forte majorité (78 %) des 18-30 ans dit combattre le sexisme, selon une étude OpinionWay pour « 20 Minutes » auprès de la communauté #MoiJeune, publiée à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Si ce vendredi, vous appelez les pompiers du côté de Ramonville, Saint-Lys ou Carbonne, ce sont des femmes, et exclusivement des femmes, qui viendront vous secourir. « Ce seront tout simplement des sapeurs-pompiers », corrige le colonel Sébastien Vergé, le directeur de Service départemental d’incendie et de secours de la Haute-Garonne (SDIS 31). Cette idée de garde féminine a émergé dans le groupe de travail destiné « à améliorer le travail des femmes » et à en recruter davantage. Chez les pompiers locaux, il y a 6 % de femmes dans les effectifs professionnels, 20 % dans les rangs des volontaires, et seulement 10 sur 230 officiers.
Quand la lieutenant Laetitia Chartrin de la caserne de Ramonville a voulu recruter pour la garde de la Journée internationale des droits des femmes, « Il y a eu des réticences. » Pour y remédier, elle s’est associée à Mickaël, pompier vidéaste, Grégoire, scénariste à ses heures, des officiers et Lucie, pompière volontaire. En deux heures, devant la machine à café, les gags se sont enchaînés. Sur le modèle de la série « Caméra Café », ils ont accumulé les clichés. Sur YouTube, la vidéo a dépassé les 22 000 vues.
Mieux s’intégrer
« L’idée était de faire exploser les clichés. Si chacun apporte sa goutte, on arrivera à éteindre l’incendie », assure Sébastien Vergé. « On a vraiment exagéré pour faire réagir », ajoute François Chauvet, le directeur opérationnel du SDIS. Mais pas sur les pompiers qui se promènent torse nu dans les casernes. « Sur le terrain, dans l’action, la différence est gommée, dans les casernes moins », dit Lucie. « Il nous arrive même de renchérir sur les remarques sexistes pour mieux nous intégrer dans le groupe », reconnaît Laetitia. Côté matériel, il y a aussi des progrès à faire. Les tenues adaptées aux femmes manquent parfois. En attendant, le SDIS 31 veut faire comprendre qu’elles ont toute leur place chez les pompiers.