Bouteflika accepte de démissionner
C’était l’une des revendications du peuple algérien. Le président Abdelaziz Bouteflika démissionnera avant l’expiration de son mandat, le 28 avril, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle APS. Le chef de l’Etat prendra auparavant des « mesures pour assurer la continuité du fonctionnement des institutions de l’Etat durant la période de transition », poursuit le communiqué. Ni la date de cette démission ni les « décisions importantes » qui seront prises avant n’ont été précisées. Au pouvoir depuis vingt ans, Abdelaziz Bouteflika est confronté depuis le 22 février à une contestation massive et inédite, réclamant son départ et celui de son entourage, plus largement celui du « système » au pouvoir. Après avoir renoncé à briguer un 5e mandat, une perspective qui a fait descendre des millions d’Algériens dans la rue, le président avait reporté la présidentielle prévue le 18 avril et proposé de remettre ses pouvoirs à un successeur élu à l’issue d’une conférence nationale censée réformer le pays et élaborer une nouvelle Constitution. Une option qui impliquait qu’il reste au pouvoir au-delà de l’expiration de son mandat et jusqu’à une date indéterminée. Ce qu’ont catégoriquement rejeté les manifestants, dont la mobilisation n’a pas faibli ces dernières semaines. Selon la Constitution, une fois sa démission actée, c’est le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement, Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui assurera l’intérim durant une période maximale de quatre-vingtdix jours au cours de laquelle une présidentielle est organisée.